Descente de Tremblay-en-France: TF1 revendique son indépendance
FAIT DIVERS•L'opération policière et le reportage ne sont que pure coïncidence selon Emmanuel Chain...Avec agence
Quatre personnes demeuraient en garde à vue ce mardi dans l'enquête sur le trafic de drogue à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), qui a fait l'objet, le jour même d'une opération de police, d'un reportage sur TF1, suscitant de nombreuses interrogations sur cette coïncidence.
«Nous n'avons dénoncé personne» et «ce travail a été fait en toute indépendance, sans jamais travailler, ni de près ni de loin, avec la police», a affirmé Emmanuel Chain, producteur et présentateur du nouveau magazine d'information de TF1 «Haute définition» qui a diffusé le reportage lundi.
«On a été très surpris et intrigués»
«Nous avons même fait le choix de montrer ce qui se passe quand la police n'est pas là», a-t-il dit. «On a été très surpris et intrigués» par la concomitance avec l'opération de police survenue peu avant la diffusion de l'émission, a également déclaré le producteur.
Près d'un million d'euros en liquide a été saisi lundi lors de perquisitions dans une cité de Tremblay, cadre du reportage, une des plus importantes saisies réalisée dans le cadre d'un démantèlement de trafic de drogue.
Quatre personnes en garde à vue
Au cours de l'opération qui a commencé vers 8h lundi, quatre personnes ont été interpellées et étaient toujours en garde à vue ce mardi. Parmi les personnes gardées à vue, se trouve l'homme de 28 ans chez qui l'argent a été découvert.
Son frère, âgé de 22 ans, a aussi été interpellé dans l'appartement. Un vendeur présumé de drogue, âgé de 26 ans, arrêté sur le lieu du deal, ainsi qu'une personne de 22 ans qui se dirigeait vers lui pour lui apporter de la drogue, étaient également gardés à vue.
La police était déjà sur le coup depuis plusieurs mois
Des sources policières ont affirmé mardi à l'AFP que la diffusion du reportage a «précipité» l'opération de police, une «enquête de plusieurs mois» étant en cours qui aurait pu «tourner court à cause de ce reportage».
Ces propos ont été confirmés par un syndicaliste policier, Frédéric Lagache, d'Alliance, qui a déclaré que le reportage «pouvait nuire au travail de nos collègues». «Qu'aurait-on dit si personne n'avait été arrêté? Que la police ne fait rien?», a-t-il ajouté, s'interrogeant sur les «scènes surréalistes» diffusées par TF1: des «trafiquants assez idiots pour se faire filmer comme des acteurs, il y a de quoi se poser des questions».