JUSTICEIsa et Léa, au coeur du débat sur les mères porteuses

Isa et Léa, au coeur du débat sur les mères porteuses

JUSTICELa cour d'appel doit se prononcer ce jeudi...
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

L'avocate a promis aux jumelles que «rien de gravissime» ne leur arriverait. Mais Isa et Léa, 9 ans, ne peuvent s'empêcher d'être «inquiètes», assure leur mère, Sylvie. «Elles sont en CM1, elles savent lire et écrire. Elles comprennent…»Ce jeudi après-midi, la cour d'appel de Paris doit annoncer si elle annule, ou pas, l'inscription des fillettes à l'état civil français. Pour les parents Mennesson, le feuilleton judiciaire dure depuis dix ans. Depuis qu'ils ont choisi une mère porteuse américaine pour avoir leurs enfants. Dominique a donné son sperme. Une amie de Sylvie, ses ovocytes. La transaction s’est faite pour 12 000 dollars.

«C'est une affaire politique»

Désignés parents en Californie, Sylvie et Dominique se sont vus contester ce droit à leur retour en France, la gestation pour autrui (GPA) y étant illégale. «Ça nous paraît complètement irrationnel, témoigne Sylvie. Je ne comprends pas comment on peut s'en prendre ainsi à une famille... C'est une affaire politique.»

En janvier, la mission Leonetti a recommandé le maintien de l'interdiction de la GPA en France dans le cadre de la révision des lois bioéthiques. Mais en parallèle, deux propositions de lois identiques (une PS, une UMP) ont été déposées réclamant le contraire et la régularisation a posteriori des enfants nés de mères porteuses. L'avocate des Mennesson a d'ailleurs demandé à la cour d'appel d'attendre l'examen de ces propositions avant de statuer.