Toni Musulin, soupçonné d’avoir volé plus de 11 millions d’euros en détournant son fourgon blindé, restera en prison jusqu’à son procès. Sans surprise, le juge d’instruction a renvoyé ce mardi en fin d'après-midi l’ex convoyeur de fonds devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Sans cette ordonnance qui prolonge de fait la durée de sa détention provisoire de deux mois, l’ex-convoyeur aurait dû être libéré mercredi. Compte tenu de ses chefs de mise en examen (vol simple et tentative d’escroquerie), sa détention ne pouvait pas excéder quatre mois.

Un procès avant la mi-mai

Le parquet doit par la suite fixer une date de procès d'ici à la mi-mai. Soit six mois seulement après les faits. Une procédure express qui interroge Me Hervé Banbanaste, l’un des avocats de Musulin. «Qu’est-ce qu’on veut nous cacher? Ce n’est plus un dossier, mais une affaire.»

Avant cette ordonnance de renvoi, les avocats de Toni Musulin, incarcéré depuis le 16 novembre à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas, ont formulé de nombreuses requêtes visant à remettre l'ex-convoyeur de fond en liberté, parmi lesquelles une demande de reconstitution, un supplément d’enquête concernant le montant réel du butin. Mais elles ont toutes été rejetées par les juges.

Les conditions d'extradition dénoncées

La dernière requête en date, qui dénonçait les conditions d’extradition de Toni Musulin, a été étudiée ce mardi matin par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon. «Je n’ai pas encore les motivations, précise Hervé Banbanaste. Mais nous savons que tout a été rejeté. Ce n’est pas une surprise, on s’y attendait.»

«Mais le combat continue, ajoute Hervé Banbanaste. Nous allons déposer une nouvelle requête en suspension de l’instruction. Et nous irons devant la cour de cassation et la cour européenne des droits de l’homme s'il le faut.»