Marc Machin devant la cour de révision
JUSTICE•Après avoir fait six ans en prison pour meurtre, il réclame l'annulation de sa condamnation...Vincent Vantighem
Cela fait près de dix ans qu'il attend ce moment. Pour l'occasion, Marc Machin a même demandé à être extrait de la prison de la Santé. Ce mardi après-midi, il va demander en personne à la cour de révision de le blanchir. De tirer un trait sur sa condamnation à 18 ans de prison pour le meurtre d'une jeune femme. C'était en décembre 2001 sous le pont de Neuilly. Soumis à ce qu'il appelle « la pression psychologique » de la garde à vue, il reconnaît les faits. Six ans plus tard, c'est depuis sa cellule qu'il apprendra qu'un autre homme a avoué le meurtre.
Rattrapé par ses «démons»
Aujourd'hui, «il est très impatient de voir son innocence enfin reconnue», assure Louis Balling, son avocat. La cour de révision devrait tout de même prendre quelques semaines pour rendre son délibéré. Quel qu'il soit, Marc Machin restera de toutes façons derrière les barreaux. Six mois après être sorti de prison, il a en effet été interpellé et écroué pour «agressions sexuelles». Dans le 18è arrondissement de Paris, à deux pas de chez son père, il aurait notamment tenté de filmer avec son portable sous la jupe d'une femme avant de la frapper. «Il était sorti de prison comme un héros, se souvient son avocat. Il faisait le tour de tous les plateaux de télévision. Mais personne n'était là pour lui rappeler ses propres défauts, ses propres démons. Il était totalement déboussolé.»
Il risque sept ans de prison
Convoqué dans deux mois au tribunal correctionnel de Paris, il risque cette fois une peine de sept ans de prison et 100 000 euros d'amende. «Pour l'instant, on n'y pense pas, nous a confié, hier, son père. Il faut d'abord qu'il soit innocenté pour la première affaire. Ensuite, ce sera à lui et à lui seul d'assumer ce qu'il a vraiment fait. Dans sa vie, tout le monde peut commettre des erreurs.» Les hommes comme les juges.