INTERVIEWGeorges Frêche: «Je ne jouerai pas contre mon camp»

Georges Frêche: «Je ne jouerai pas contre mon camp»

INTERVIEWLe président de Languedoc-Roussillon fait le point sur ses relations avec le PS...
Recueilli par Charlotte Mannevy

Recueilli par Charlotte Mannevy

Le PS a décidé d'exclure ses militants qui se présentent sur votre liste tout en laissant la porte ouverte à leur réintégration après les régionales. C'est une victoire?

Georges Frêche : Ce n'est ni une victoire ni une défaite. On y verra plus clair après le scrutin.

Est-ce que c'est une autorisation implicite à vous suivre, du moins pour cette fois?

Ils le sous-entendent.

Gérard Collomb, le maire de Lyon, et François Rebsamen, ancien n°2 du PS, vous apportent leur soutien. Qu'est-ce que les élus locaux ont à reprocher à la direction du parti?

Elle est antidémocratique. Ceux qui me soutiennent le font par respect des militants qui m'ont choisi. J'ai été démocratiquement désigné tête de liste et Paris est venu se mêler de nos affaires. C'est tout.

Vous entendez en rester là, une fois les régionales passées?

Mon livre*, c'est pour m'expliquer sur la polémique, mais je vais en écrire un autre, où je parlerai de ce que doit être le socialisme au XXIe siècle. Je ferai ensuite un tour de France pour présenter mes idées.

Hélène Mandroux, à qui vous avez cédé votre fauteuil de maire de Montpellier, conduit la liste officielle du PS. Est-ce que vous lui en voulez?

Non. Mais de toute façon, on n'est trahi que par ses proches. La démocratie implique aussi le droit à l'ingratitude.

Les sondages vous donnent en tout cas favori pour les régionales. Dans le fond, est-ce que vous n'êtes pas le grand gagnant de cette affaire?

Oui. Mes électeurs ne se sont pas détournés de moi, au contraire j'en ai même gagné. En plus, je suis sollicité par tous les médias ! Je devrais embaucher Martine Aubry comme attachée de presse.

Et Martine Aubry ? Que se passera-t-il si elle est désignée candidate du PS pour la présidentielle?

Je ferais tout pour l'empêcher d'être candidate à la présidentielle. Il y a Strauss-Kahn, Royal et pourquoi pas Hollande ou Moscovici. Je déciderai en temps et en heure, en concertation avec ceux qui partagent mes idées, quelle candidature nous allons soutenir. Mais si elle est désignée, je la soutiendrai. Je ne jouerai pas contre mon camp.

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* Trêves de balivernes, éditions Héloïse d'Ormesson (9,90 euros).