Les 59 «camarades du Languedoc-Roussillon» figurant sur la liste de Georges Frêche pour les régionales «se sont mis eux-mêmes en dehors du parti», a annoncé ce mardi la direction du PS à l'issue d'une réunion des dirigeants socialistes.
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Pour autant, ils ne seront pas bannis durant deux ans comme il est de rigueur. Au cours de la réunion, Martine Aubry a proposé la création «après les régionales» d'«une mission regroupant l'ensemble des sensibilités du PS», dont l'objectif sera de «permettre de retrouver le chemin du dialogue, de la réconciliation et de la rénovation dans l'ensemble du Languedoc-Roussillon». Un compromis alors que le PS était divisé sur les suites à donner à cette affaire.
«Martine Aubry se trompe d'élection»
Contacté par 20minutes.fr, Fabrice Verdier, premier secrétaire du PS dans le Gard et directement concerné par cette décision, estime que le Bureau national a voulu «sauver les apparences» en les mettant hors du parti seulement le temps des élections. Ni surpris, ni déçu, cet élu pro-Frêche conteste son exclusion, raillant la direction du PS qui n'a pas eu le courage de faire voter cette décision, «parce qu'elle savait qu'elle n'avait pas de majorité». «Martine Aubry se trompe d'élection, elle pense à 2012. Qu'elle laisse les militants languedociens s'occuper de leur région», conclut Fabrice Verdier.
Didier Codorniou, fidèle allié de Georges Frêche, a estimé que «la mise hors du parti» par les instances nationales du PS était «inacceptable». «Je n'ai pas besoin d'une carte pour revendiquer mon appartenance et ma sensibilité à gauche et donc au PS. Je suis peiné par ce parti», a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant qu'il y avait un «flou, on nous dit qu'on est en dehors du parti mais qu'après on parlera de réintégration.»
«Plus membres du PS, mais pas pour toujours»
Pour ceux en faveur de cette décision, Martine Aubry a fait le bon choix. «On a appliqué les statuts du PS, mais maintenant on cherche l'apaisement», a commenté pour 20minutes.fr Aurélie Filipetti, députée de Moselle. Même son de cloche du côté de Christian Paul. «C'est une décision prise il y a déjà plusieurs semaines, selon les valeurs et les principes du PS et non pas selon des calculs électoraux.
Les membres du Bureau national ont tenu compte de la condamnation forte en France des
dérapages» de Georges Frêche, a expliqué à 20minutes.fr le député de la Nièvre, qui précise que les 59 «ne sont plus membres du PS, mais pas pour toujours».
dérapages» de Georges FrêcheLes membres du Bureau national ont tenu compte de la condamnation forte en France des
dérapages» de Georges Frêche, a expliqué à 20minutes.fr le député de la Nièvre, qui précise que les 59 «ne sont plus membres du PS, mais pas pour toujours».
«Maintenant, il faut déterminer qui a été pris en otage ou qui n'a pas eu le courage de se démarquer de Georges Frêche», affirme Christian Paul. Une position partagée par Marie-Noëlle Lienemann. «En dessous de la surface de la polémique, le gros des troupes reste avant tout socialiste. Il ne faut pas les jeter dans les bras des opposants au PS», a déclaré la députée européenne à 20minutes.fr.
«La possibilité de cette réconciliation dépend de l'attitude de ces socialistes»
Cepedant, «la possibilité de cette réconciliation dépend de l'attitude de ces socialistes pendant la campagne notamment la possibilité d'ouvrir leurs Fédérations à Hélène Mandroux», a expliqué un membre de la direction. Selon un autre, proche de Martine Aubry, «c'est le véritable retour d'une direction politique. C'était la patronne. C'était indispensable avant la nouvelle phase des primaires».
A l'issue de ce Bureau national, le député François Lamy, bras droit de la première secrétaire, a précisé qu'en dehors du Languedoc-Roussillon, dans «23 départements», des socialistes étaient visés par la même procédure, «de l'ordre de plusieurs dizaines, mais moins d'une centaine». Pour eux, il y a «l'application stricte de nos règles et nos statuts», c'est-à-dire l'exclusion de fait du parti pour une période d'au moins deux ans.