Scanners corporels: Comment ça va marcher?
DECRYPTAGE•Si vous partez aux Etats-Unis, vous pourrez être conduits à y passer. 20minutes.fr vous explique comment...C.C. avec agence
Pendant trois mois, un scanner corporel va être expérimenté au terminal 2E de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle pour tous les vols en direction des Etats-Unis, dans le cadre du renforcement des mesures de sécurité après l'attentat manqué contre un avion américain à Noël.
De quel genre de scanner s'agit-il?
C'est un scanner corporel à ondes dites «millimétriques», qui sont réfléchies par l'eau et s'arrêtent à la surface de la peau.
«Ces ondes ressemblent à celles des téléphones portables, mais sont 10.000 fois moins puissantes», expliquait en décembre à 20minutes.fr Jean-Philippe Teixeira, de la société Visiom, qui commercialise l’appareil en France.
Est-on obligé de passer au scanner?
Non, c'est le volontariat qui est de rigueur. «La fouille corporelle classique, par palpation, reste la règle», a indiqué à 20minutes.fr un porte-parole de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Le passager aura donc la possibilité, s'il le souhaite, de la remplacer par le scanner.
Comment se passe le contrôle?
Comme lors des passages en portique de sécurité, le passager doit laisser manteau et veste à l'entrée, ainsi que tous les objets qu'il porte sur lui (clefs, portefeuille, téléphone...).
Ensuite, il pénètre dans l'appareil et un agent de sécurité lui donne les consignes: jambes légèrement écartées, bras levés à 90° mains en l’air, position immobile pendant le fonctionnement du portail à ondes millimétriques.
Trois secondes plus tard, le passager peut ressortir, récupérer ses biens et poursuivre son voyage.
Qu'est-ce qu'on y voit?
«Avec ce système, on peut voir tout objet figurant sous les vêtements», a expliqué ce lundi Patrick Gandil, le directeur général de l'aviation civile.
Deux types d’images sont produites par le scanner :
- L'image schématique, qui représente le corps du passager sous la forme d'un avatar informatique, est la plus simple, pouvant être analysée par un agent situé à coté du scanner.
- L'image holographique du corps humain en 3D , beaucoup plus réaliste, ne peut être analysée que par un agent du même sexe que le passager. Celui-ci se trouve à un autre niveau, dans un local sécurisé, et n’a aucun moyen de voir le passager et de l’associer à l’image qu’il examine.
A terme, une seule des deux images sera adoptée par la DGAC. «Nous voulons tester ces deux modes pour vérifier lequel est le plus efficace», a souligné Patrick Gandil.
«Aucune image n’est conservée et le visage est automatiquement flouté», précise la DGAC.
Est-ce que c'est dangereux pour la santé?
A priori non. L'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) a rendu vendredi un rapport indiquant que les scanners corporels ne présentaient «pas de risque avéré pour la santé des personnes».
Combien ça coûte?
L'unique scanner expérimenté actuellement à Roissy est estimé à un peu moins de 200.000 euros, selon la société Visiom.
Et vous, que pensez-vous de cette mesure? Va-t-elle améliorer la sécurité? Allez-vous être volontaire pour passer au scanner corporel? Dites-le dans les commentaires ci-dessous.