Régionales: Les bannis du PS se sentent «très tranquilles»
LANGUEDOC-ROUSSILLON•Ils risquent deux ans d'exclusion...C.C. avec agence
La sérénité a succédé à l'étonnement. Chez les membres du Parti socialiste du Languedoc-Roussillon, alliés à Georges Frêche, on reste tranquille face au «chant des sirènes» parisien qui menace de les exclure du parti.
Selon les statuts (article 11.19) du PS, rappelés lundi par Claude Bartolone, «lorsqu'un adhérent du Parti est candidat à un poste électif» pour lequel «les instances régulières ont investi un autre candidat», le parlement du parti constate que «l'indiscipliné s'est lui-même mis en dehors du Parti et le répute exclu».
Deux ans d'exclusion
Une exclusion qui durerait deux ans selon le PS, contacté par 20minutes.fr. Cependant, au bureau national, on refuse de confirmer la mise en oeuvre d'une telle procédure: «Ce n'est pas à l'ordre du jour et aucun calendrier n'a été fixé».
Pourtant, un ultimatum pour faire rentrer dans le rang les alliés de Georges Frêche a été envoyé vendredi par Christophe Borgel, le secrétaire national PS chargé des élections, et Claude Bartolone a ajouté que ces exclusions étaient «le prix à payer» pour que le PS réussisse ses primaires et ne perde pas sa «crédibilité» en vue de 2012.
«J'ai l'âme socialiste, j'ai le peuple avec moi»
Une exclusion, Damien Alary, président PS du Conseil général du Gard, s'y attend tranquillement, mais il s'estime «attristé». «Cela fait 40 ans que je suis au PS, j'ai l'âme socialiste, j'ai le peuple avec moi, et quoiqu'il arrive, j'irai jusqu'au bout», assure-t-il à 20minutes.fr.
Même sérénité du côté d'Eric Andrieu, patron de la fédération PS de l'Aude. «A Paris, ce sont des amis, je n'ai rien contre Martine Aubry mais là, ils se fourvoient dans la méthode», indique-t-il à 20minutes.fr, persuadé de sa légitimité et de la forte mobilisation des militants.
Des listes légitimes
Une légitimité qui revient sur toutes les lèvres de ces futurs «bannis» du PS. «Mes listes ont été votées par les militants et ratifiées par la commission nationale du parti, et moi, je vais être suspendu?», s'insurge Fabrice Verdier, le premier secrétaire du PS dans le Gard, contacté par 20minutes.fr.
«Ce ne sont pas 50 candidats, mais les 15.000 militants de Languedoc-Roussillon qui se sont exprimés sur le vote de la désignation du premier socialiste qui sont visés», a ajouté lundi Didier Codorniou, un autre allié de Georges Frêche.
Un voyage mouvementé en perspective
Sa plainte en référé pour faire annuler la liste officielle du PS en Languedoc-Roussillon ne donne d'ailleurs «aucune valeur» aux menaces d'exclusion a fait valoir lundi Robert Navarro, sénateur PS de l'Hérault, persuadé que le tribunal de grande instance leur donnera raison.
La plupart des alliés de Georges Frêche se refusent d'ors et déjà à se rendre à Paris si un bureau national se réunit pour décider de leur exclusion. Alors, c'est Paris qui viendra à eux: Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg et Martine Aubry ont prévu de venir à Montpellier pour soutenir la liste d'Hélène Mandroux. Leur séjour s'annonce mouvementé.