MEDIASLa presse française descend le débat sur l'identité nationale

La presse française descend le débat sur l'identité nationale

MEDIASIl est temps d'arrêter «les dégats» selon elle...
Avec agence

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Les éditorialistes de la presse régionale et nationale estiment ce lundi que le séminaire gouvernemental chargé de faire officiellement «un point d'étape» dans le débat sur l'identité nationale va permettre d'arrêter «les dégâts» d'une initiative très controversée.

«Solides réticences et sérieux dérapages»

«Après trois mois de solides réticences et de sérieux dérapages, mieux valait arrêter les débats et les dégâts», estime François Ernenwein dans La Croix. Dans La Montagne, Daniel Ruiz considère que le débat lancé par le ministre de l'Immigration Eric Besson «est devenu un gueuloir et s'est égaré dans une totale confusion entre le politique et le religieux».

Une enquête de TNS Sofres montre que pour trois Français sur quatre, il existe une identité française mais «ce sondage est à la mesure du débat sur l'identité nationale: nul», tranche Francis Brochet dans Le Progrès de Lyon.

«Un grand n'importe quoi cacophonique»

Pour Olivier Picard, dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace, «il est temps d'en finir, en effet, avec le grand n'importe quoi cacophonique qui a fait dériver une réflexion intellectuellement légitime vers un «défouloir» souvent indigne d'une grande démocratie».

Certes, Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne, juge que le débat «a permis de faire remonter à la surface une dimension essentielle de notre identité française: la laïcité». Mais Olivier Pirot rappelle dans La République du Centre Ouest qu'il «ne doit pas devenir l'opium de la politique, alors que les Français ont bien d'autres préoccupations».

Un débat qui pourrait profiter «au Front éponyme»

Dans La Charente Libre, Dominique Garraud souligne que le chef de l'Etat «Nicolas Sarkozy a compris trop tard les effets pervers de la promotion ex nihilo de l'identité nationale qui, au bout du compte, pourrait bien profiter au Front éponyme». Il revient donc au Premier ministre François Fillon de faire «jouer un requiem sur un tempo de marche militaire» au sujet d'un «thème ô combien cacophonique», commente Rémi Godeau dans L'Est républicain.

«Opération de sauvetage» selon Jacques Camus, de La République du Centre, la réunion de Matignon s'apparente plutôt à «un séminaire aux allures d'enterrement», conclut Jean-Laurent Truc dans Le Midi libre.