Laurent Fabius «touché» par les nombreux soutiens à son égard
REACTION•Pour sa part, Georges Frêche ne compte pas s'excuser...J. M. avec agence
L'ancien Premier ministre, Laurent Fabius, s'est déclaré «touché», ce vendredi sur France 3 Haute-Normandie, par le «nombre incroyable» de mots de soutien qu'il a reçus, en provenance de tous les bords politiques après les propos tenus à son égard par Georges Frêche.
«Cela prouve donc que cette affaire et les propos qui ont été tenus ont soulevé une vraie émotion», a affirmé Laurent Fabius qui ne s'était pas exprimé depuis la publication des propos du président de la région Languedoc-Roussillon.
«Moi je suis le Villepin d'Aubry»
Ce dernier n'est pas du genre à se remettre en question. Après la décision de Martine Aubry de proposer une liste contre Georges Frêche aux régionales à la suite de sa sortie sur Laurent Fabius, le Languedocien a estimé ce vendredi être une «tête de Turc». «Moi je suis le Villepin d'Aubry», a déclaré Georges Frêche sur Europe 1.
Sa thèse: il est victime d'un «complot», visant à servir la «campagne nationale pour la présidentielle à venir». Mais le président de région ne compte pas servir de «punching ball» à la patronne du PS. «Pas question» pour lui de «s'excuser» d'autant que «25 socialistes sur 28 au conseil municipal» soutiennent sa candidature et que sa concurrente, Hélène Mandroux, est «un général sans troupe».
«Je suis comme Chirac en 1995»
«Ici les gens, ils m'aiment, ça c'est une chose qu'à Paris ils ont du mal à comprendre», s'est justifié Georges Frêche. «Je parle le français, il faut cesser de parler de populisme (...) Ici les gens m'appuient» et «ce n'est pas le 6e arrondissement qui va régler les problèmes dans ce pays», s'est-il emporté.
Pour le banni du PS, parler d'une «tronche pas catholique» relève d'une «expression courante». Une façon de démentir toute allusion aux origines juives de Laurent Fabius. «Je suis comme Chirac en 1995, j'ai plein de couteaux dans le dos mais je suis debout et les couteaux ils vont tomber tout seuls», a assuré Georges Frêche. Avant de conclure sur une promesse: «Faites-moi confiance: tout cela se réglera le 14 et le 21 mars».
Le PS «accroît la confusion»
Un rendez-vous dans les urnes qui risque d'être très serré. Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche (PG), a estimé ce vendredi que le PS, en proposant une liste gauche-Verts après le nouveau dérapage de Georges Frêche, ne faisait qu'«accroître la confusion» en Languedoc-Roussillon, jugeant «très pénible cette ambiance d'hégémonie».
«On est tous appelés à se rallier au PS sans qu'on ne sache rien, à part qu'on est contre Frêche, et surtout sans qu'on sache de quoi en retourne le deuxième tour», a déclaré Jean-Luc Mélenchon, avant un meeting de soutien à la liste PCF-PG-NPA à Montpellier, avec Marie-George Buffet. Le président du PG qui considère que cette «ambiance de comédie de boulevard va rendre tout le monde fou à la fin».
Le PCF propose à Hélène Mandroux de rejoindre une liste commune
La secrétaire nationale du Parti communiste, Marie-George Buffet, a ainsi proposé ce vendredi à Hélène Mandroux de rejoindre la liste «A gauche maintenant» qui réunit PCF, Parti de gauche et NPA.
Un NPA qui a souhaité ce vendredi que le PCF demande à l'ex-ministre Jean-Claude Gayssot de quitter la liste de Georges Frêche en Languedoc-Roussillon, jugeant que ce serait «un comble» que des communistes soient sur cette liste alors que «les socialistes en sortent». La réponse de Marie-Georges Buffet ne s'est pas fait attendre: «Cela fait des semaines qu'on le fait» mais «ce sont des itinéraires personnels qui ne sont pas les itinéraires des communistes du Languedoc-Roussillon».