JUSTICEFooting et lecture pour Toni Musulin

Footing et lecture pour Toni Musulin

JUSTICEDeux mois après le «casse du siècle», «Le Parisien» a voulu en savoir plus sur Toni Musulin. Le journal raconte les dessous de son arrestation, de sa détention et de l'enquête du juge d'instruction...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

Depuis le 5 novembre dernier et le braquage de son fourgon blindé, Toni Muslin fascine. Dernier en date à avoir succombé à la tentation de percer le mystère: Le Parisien daté de ce mardi.


Le journal raconte les journées du détenu, à l’isolement à la prison de Corbas, rythmées par la lecture de la presse et de son courrier – principalement des «demandes en mariage, lettres de soutien et même demandes de prêts» - le sport (footing et musculation), la lecture du Code pénal, et la visite de ses avocats, une fois par semaine. Il publie une interview desdits avocats, Hervé Banbaste et Christophe Cottet-Bretonnier, qui redisent leur volonté de voir leur client remis en liberté sous contrôle judiciaire ou avec un bracelet électronique.

Extradition déguisée?


Ils font valoir que si leur client ne s’était pas rendu, le 16 novembre dernier à Monaco, il aurait pu ne jamais être retrouvé et être encore en liberté aujourd’hui. Ils contestent d’ailleurs la «version officielle» selon laquelle Toni Musulin s’est livré à la police monégasque de son plein gré, et que cette dernière a effectué la «livraison» du convoyeur de fonds aux autorités françaises en toute légalité.


Selon eux, leur client «n’aurait pas pu s’opposer à une ‘extradition déguisée’». Ils disent aussi la «réaction de colère» de leur client après l’annonce du rejet de sa demande de remise en liberté, le 13 janvier dernier, et y voient la cause de son refus «de s’expliquer devant le juge d’instruction».

Il coopère peu avec les enquêteurs


Le Parisien raconte en effet que, sur les trois auditions de Toni Musulin devant le juge d’instruction à Lyon, les deux premières ont duré environ deux heures chacune, alors que la dernière, a été «très courte» car le détenu estimait avoir «tout dit», et ne plus avoir à être emprisonné. Au cours de ces interrogatoires, Toni Musulin n’explique rien, et répond laconiquement: il «ne sai[t] pas» où est passé l’argent manquant, il est normal que ses empreintes soient «partout» sur les emballages des billets car il ne portait pas de gants.


Enfin, du côté de l’enquête, le quotidien indique que le juge d’instruction en charge de l’affaire vient de lancer deux commissions rogatoires internationales, en Serbie et en Italie, pays par où il aurait pu passer durant sa cavale. Objectif: retrouver les 2,6 millions d’euros toujours disparus, et accumuler les preuves pour boucler son enquête et signer son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel avant le 15 mars prochain. Si l’enquête n’est pas bouclée à cette date, Toni Musulin sera automatiquement remis en liberté.