Rien à voir avec la mobilisation de l’année passée en Guadeloupe. Le délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, Patrick Karam, a affirmé que rien de comparable à 2009 n’aurait lieu cette année dans le DOM, même s'il peut y avoir des manifestations importantes.

Interrogé sur l'appel à la grève générale lancé par le porte-parole du LKP Elie Domota pour le 20 janvier, Patrick Karam, lui-même guadeloupéen, avance des «raisons objectives» liées au fait que «la population a vu les conséquences de la crise: le chômage et les entreprises qui ont déposé le bilan».

«Beaucoup de gens ne soutiendront plus» Elie Domota

«Actuellement en Guadeloupe, les gens sont déprimés, fatigués, tristes, ils en ont assez, c'est une déprime collective», affirme-t-il. Le délégué interministériel a ajouté à propos d’Elie Domota et de son combat contre la vie chère: «Autant son mouvement était juste au début, autant beaucoup de gens comme moi ne le soutiendront plus.»

Interrogé sur le fait de savoir si la nouvelle hausse des prix de l'essence (+ 4 centimes au 1er janvier) décidée par le préfet ne risquait pas de remettre le feu aux poudres, Patrick Karam a jugé qu'il fallait la relativiser. Il a souligné qu'elle s'inscrivait dans la politique de retour à un «prix économique» pour les tarifs du carburant.

Subvention pour les carburants

À l'heure actuelle, l'Etat subventionne le prix des carburants dans les DOM afin que le consommateur paie moins. Il a déjà dû verser 44 millions de compensations aux compagnies pétrolières des Antilles et de Guyane, dont la Sara, filiale de Total, pour compenser la baisse du prix des carburants qui leur a été imposée lors de la crise.

Cinquante autres millions d'euros sont prévus. Mais un retour progressif à la normale est prévu avec un relèvement des prix administrés dans les DOM, de l'ordre de 20 centimes en moyenne. En Guadeloupe, la moitié de ce chemin est faite, la hausse du 1er janvier s'ajoutant à une première hausse de six centimes en septembre.