JUSTICEQuatre complices présumés de Treiber mis en examen

Quatre complices présumés de Treiber mis en examen

JUSTICEIls risquent jusqu'à trois ans de prison pour «recel de malfaiteurs»...
20minutes.fr

20minutes.fr

Trois hommes et une femme ont été présentés dimanche après-midi à une juge d'instruction d'Auxerre pour avoir aidé Jean-Pierre Treiber pendant sa cavale. Deux de ces quatre personnes ont été mises en examen pour «recel de malfaiteurs», un délit passible de trois ans de prison, et placées en détention. Les deux autres ont été placées sous contrôle judiciaire.


«L'enquête a permis de déterminer qu'on avait les principaux complices», a indiqué François Pérain, procureur de la République d'Auxerre, interrogé par l’AFP.


Trois couples d'une cinquantaine d'années, vivant dans trois villages de Seine-et-Marne, avaient été interpellés vendredi après l'arrestation de Jean-Pierre Treiber dans un appartement de Melun, puis placés en garde à vue et transférés à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), à Nanterre. Treiber était hébergé dans cet appartement de Melun depuis le 8 novembre dernier.

«Ils partageaient leur repas»


Deux femmes avaient été libérées samedi en fin de journée, faute de charges. Seule «l'aide matérielle» à un détenu en cavale est un délit, rappelle le parquet, telle qu'un don de nourriture, d'argent, de vêtements, ou la fourniture d'un logement.


Parmi les quatre personnes déférées, le seul qui connaissait Treiber avant son incarcération, en novembre 2004, est l'un de ses anciens collègues ayant travaillé avec lui sur un domaine forestier de l'Essonne. Avec sa compagne, retraitée de 60 ans, il a fourni un premier hébergement au fugitif. «Ils partageaient leur repas», a expliqué François Pérain.


>> Retrouvez le parcours de la cavale de Jean-Pierre Treiber sur notre GoogleMap


Cet homme de 57 ans, ouvrier agricole, a mis le principal suspect de l'assassinat de Géraldine Giraud et Katia Lherbier en contact avec deux de ses connaissances. Le premier, un chômeur de 53 ans, a «assuré à une reprise le ravitaillement de M. Treiber en confiture et en fromage», selon le magistrat.


Le dernier homme, seul du groupe à être connu des services de police «pour une affaire de proxénétisme en 1985», a fourni à Treiber son deuxième hébergement, le studio dans lequel il a été arrêté. Il se présente comme «un mandataire pour la reprise d'entreprises en difficulté», a précisé le procureur.

Comment sanctionner l’hospitalité?


Les deux personnes mises en examen pour «recel de malfaiteurs» encourent trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. N'étant pas de la famille de Treiber, elles ne bénéficient pas de la disposition légale qui exonère les proches aidant un détenu en cavale.


Toutefois, souligne Jean-Félix Luciani, avocat pénaliste à Lyon, «les juges sont souvent mal à l'aise pour sanctionner l'hospitalité, et les sanctions réelles vont beaucoup dépendre de la personnalité de ces personnes, de leur intention, et de l'étendue de leur aide». Selon lui, le tribunal correctionnel pourrait être plus indulgent «si ces gens ont sincèrement cru qu'ils aidaient un innocent, ou s'ils sont connus pour leur générosité».


Jean-Pierre Treiber, mis en examen pour évasion vendredi à Auxerre, puis placé en détention à Fleury-Mérogis, à 140 kilomètres de là, devrait pour sa part passer la journée de dimanche en prison. La date de sa deuxième audition devant la juge d'instruction n'est pas encore connue, selon le parquet.