Pas de «grand emprunt» pour les particuliers
ECONOMIE•C'est Michel Rocard qui l'affirme...B.D. avec agence
Le «grand emprunt» sera souscrit exclusivement auprès des marchés et non du grand public. C’est en tout cas ce qu’affirme Michel Rocard ce mercredi matin. Ce grand emprunt national, voulu par le président Nicolas Sarkozy pour développer la compétitivité de la France, qui devrait être «d'environ 35 milliards» selon Michel Rocard, devait au départ être souscrit, du moins en partie, auprès des Français.
L’ex-Premier ministre socialiste a également annoncé que 16 milliards seraient alloués à l'enseignement et à la recherche. Il co-préside avec l'ancien chef du gouvernement de droite Alain Juppé la commission du «grand emprunt» qui doit rendre jeudi son rapport à Nicolas Sarkozy. Sur les 35 milliards, 20 à 22 milliards d'euros devraient donc être levés sur les marchés, le gouvernement ayant déjà annoncé qu'il affecterait à cet emprunt les 13,4 milliards d'euros remboursés par les banques aidées par l'Etat au moment de la crise.
«Recherches dans les sciences du vivant, les énergies nouvelles, la mobilité du futur, dont l’aéronautique»
«Nous lèverons tout auprès des marchés, sans doute en deux fois, mais avec une sélection de secteurs», déclare-t-il, écartant le recours aux particuliers. Selon lui, «pour lever auprès des particuliers, il faudrait les allécher (avec un taux d’intérêt supérieur, ndlr), ce qui coûte plus cher. Ça ne vaut pas le coup».
Le grand emprunt «va permettre la poursuite des recherches dans les sciences du vivant, les énergies nouvelles, la mobilité du futur, dont l’aéronautique». En revanche, le financement des infrastructures a été rejeté, ajoute Michel Rocard. «Le Président nous a demandé de réfléchir au long terme pour redonner un rayonnement à la recherche française. Nous avons considéré que les lignes TGV, les autoroutes, le canal Seine-Nord, les ponts ou le chemin de fer entre Lyon et Turin ne représentent pas assez d’innovations pour répondre à l’exigence demandée», a-t-il dit. Plus d'un Français sur deux juge «inutile» le futur grand emprunt, selon un récent sondage TNS Sofres.