Plus possible de dénoncer son collègue
JUSTICE•Les salariés dénoncent des abus dans l'utilisation de ce système de «dénonciation» de pratiques frauduleuses...M. D. avec agence
La CFDT a eu gain de cause. Le tribunal de grande instance de Caen, saisi en référé, a suspendu ce vendredi le système de dénonciation d'actes illégaux de salariés mis en place dans l'entreprise Benoist Girard.
Une astreinte de 300 euros par salarié et par jour
«Le système d'alerte professionnelle» mis en place dans la filiale de la société américaine Stryker «crée un trouble manifestement illicite», a estimé le juge des référés. La société qui compte 280 salariés, a un mois pour obtempérer et devra payer une astreinte de 300 euros par salarié et par jour si le système n'est pas suspendu après cette date.
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La société devra également payer 2.000 euros au CHSCT (comité hygiène sécurité et conditions de travail) pour ses frais de justice. Présents sur place, le directeur des relations humaines de Benoist Girard, Joël Laffargue, et l'avocate de la société, se sont refusés à tout commentaire.
Un combat en Europe
«Le combat continue non seulement en France mais aussi en Europe», a déclaré à l'issue de l'audience le délégué CFDT Robert Provost, demandant la suspension du système pour l'Europe entière. Elise Brand, l'avocate des salariés, a indiqué qu'elle accueillait «avec beaucoup de joie» une décision qui «reconnaît l'atteinte à la dignité des salariés». «C'est une décision provisoire, qui préjuge favorablement de décision sur le fond», a-t-elle précisé.