LIVREMarie-Ange Laroche livre sa vérité sur l’affaire Grégory

Marie-Ange Laroche livre sa vérité sur l’affaire Grégory

LIVREDans «Les larmes oubliées de la Vologne», la veuve de Bernard Laroche raconte tout ce qu'elle a pu voir et entendre de l'affaire, mais aussi le calvaire qu'elle et ses enfants ont vécu depuis la mort de son mari...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

Poignant. Le témoignage* de Marie-Ange Laroche, écrit en hommage à son époux Bernard, a de quoi tirer les larmes. La veuve y expose, 25 ans après, sa vérité sur l’affaire Grégory, le calvaire qu’elle a vécu pendant l’enquête, mais aussi après la mort de son mari, un temps soupçonné de la mort du petit Grégory, mais jamais réhabilité par la justice.


Le livre s’ouvre sur le vendredi 29 mars 1985, date du drame qui a ravagé sa vie. Elle raconte la prémonition qui l’a poussée à aller chercher son mari, Bernard, à l’usine ce midi-là, sa joie de lui annoncer qu’elle attend leur deuxième enfant, leur arrivée à leur domicile d’Aumontzey, l’«assassinat» de Bernard d’un coup de fusil tiré par son cousin, Jean-Marie Villemin, sous les yeux de Sébastien, leur petit garçon de quatre ans.


>> Notre dossier sur l'affaire Grégory


Elle dit aussi sa colère contre Jean-Marie Villemin, qui certes souffrait de la mort de son fils, mais qui avait, selon elle, prémédité et planifié son crime plus d’un mois à l’avance. Elle révèle également sa décision irrévocable de consacrer le reste de sa vie à réhabiliter «l'amour de sa vie», la veille de son enterrement. «Mon mari n’est pas coupable!» hurle-t-elle en lettres blanches sur fond rouge sur la couverture du livre.


Elle revient ensuite sur ce qu’elle a vécu au cours de l’enquête qui mènera à l’incarcération, pour trois mois, de son époux. Les perquisitions qui ont «violé son intimité», les interrogatoires interminables, et les gendarmes clairement décidés, selon elle, à faire porter le chapeau à son mari à tout prix. Elle confie aussi la détresse de ses enfants (les deux fils qu’elle a eu avec Bernard Laroche et ses deux filles, nées d’autres lits), qui ont grandi à l’ombre de son combat pour rattacher le mot «innocent» au nom de son époux.


Son récit s’attache enfin au quart de siècle qui a suivi, à ce «cauchemar sans fin» émaillé de coups de téléphone et de lettres anonymes d’insultes, alors que son nom, son visage, et les incessants retours de l’affaire devant la justice ont continué de faire d’elle «la veuve du monstre», aux yeux de l’opinion publique.



* Les larmes oubliées de la Vologne, avec Pascal Giovannelli (éd. L’Archipel), 258 pages, 18,95 euros.