30 ans de réclusion: Francis Evrard impassible au moment de la sentence
REPORTAGE- Le procès du violeur du petit Enis s'est achevé ce vendredi...Gilles Durand
«C’est bientôt fini», lance un avocat des parties civiles à la cour. Les travées du tribunal sont remplies. Des journalistes, mais aussi des amis de la famille et des curieux. Une mère voudrait montrer la salle à son fils de six ans. «Juste pour voir et on repart». Un groupe de jeunes plaisante. Il n’y a pas de tension. Les jeux sont faits, et tout le monde le sait.
30 ans ferme
La sentence tombe dans un silence de cathédrale. Trente ans ferme, plus six ans à purger de l’ancienne peine. Droit comme un i, visage impassible comme toujours, Francis Evrard écoute. La salle se vide à moitié. Me Pianezza, avocat de Francis Evrard se penche vers son client. Il s’est assis et cache une partie de son visage avec une main tremblotante. Seul signe d’émotion.
Colère froide du père
Dernier acte: les dommages réclamés par les parties civiles, deux associations d’aide à l’enfance. «Elles n’ont pas été très présentes», objecte Me Pianezza. Me Riglaire, avocat de la famille d’Enis, demande un suivi psychologique pour l’enfant et son père. Les discussions sont sereines.
Fin du procès. Francis Evrard quitte son regard fixe pour serrer la main de son avocat et d’un policier, sourire aux lèvres. D’un pas rapide, il disparaît. Comme s’il rentrait à la maison. Au pied des escaliers, face à une quarantaine de journalistes, le père d’Enis laisse échapper une colère froide: «Pour moi, il n’est pas malade, c’est un pervers». Il veut attaquer l’état désormais. Le verdict n’a pas apaisé la haine