Michel Destot sur la taxe professionnelle: «Il y a eu des progrès, mais on est encore loin du compte»
INTERVIEW•Michel Destot, député-maire PS de Grenoble et président de l'Association des maires des grandes villes de France explique pourquoi il s'oppose à l'abrogation de la taxe professionnelle...Propos recueillis par Oriane Raffin
Qu'attendez vous du projet de loi sur la taxe professionnelle?
Il y a eu des progrès, mais on est encore loin du compte. Nous avons encore des revendications. Premièrement, que la compensation annoncée soit intégrale et pérenne dans le temps, qu'on ne soit pas pénalisés. Ils voulaient diminuer progressivement la compensation, de 5% par an, cela a provoqué la colère des maires, même celle d'Alain Juppé. Deuxièmement, qu'on ne coupe pas le lien entre les entreprises et les collectivités locales. Sinon, un maire aura moins d'allant à développer des politiques pour favoriser l'accès des entreprises.
Quel risque y a-t-il à rompre ce lien?
A Dunkerque par exemple, il y a pas mal d'entreprises à grosses contraintes, ou dans la région lyonnaise, avec la chimie. Ce sont des entreprises qu'il n'est pas forcément agréable d'avoir sur son territoire. Si on coupe le lien, ce sera une pénalisation. C'est une faute à la fois pour les collectivités locales et pour les entreprises elles-mêmes.
Comment vont se positionner les maires?
Il nous faut notre part de la compensation. Grâce au dernier amendement, il devrait y avoir 20% pour le bloc communal (communes et communautés de communes, ndlr), soit 2,3 milliards. Nous sommes loin du compte, il faudrait au moins 6 milliards. Nous allons continuer à nous mobiliser tant que c'est pas passé. On va nous entendre.