Jean-Pierre Treiber a écrit à son «petit coeur»
CAVALE•Son amie Blandine a reçu trois missives le 1er octobre...C. F. et C. C. avec agence
Une cavale et cinq lettres. Un mois après l'évasion rocambolesque de Jean-Pierre Treiber de la maison d'arrêt d'Auxerre, le 8 septembre, l'hebdomadaire Paris-Match publie dans son édition à paraître jeudi trois lettres adressées par l'homme en cavale à son amie Blandine, l'amie qui lui rendait régulièrement visite en prison. L'homme avait également déjà écrit à l'hebdomadaire Marianne ainsi qu'à ses parents.
Selon l'hebdomadaire, Blandine, que Treiber appelle «Hartzala» (petit coeur, en alsacien), a reçu ces trois lettres dans une même enveloppe le 1er octobre. Elle en avait reçu une première environ une semaine après l'évasion, précise également Paris Match, qui donnait dès mercredi soir un aperçu de l'une des nouvelles lettres sur son site Internet.
Lettres «communiquées à la police judiciaire»
Le magazine explique que Blandine a accepté de lui communiquer ces lettres, «non pas dans l'idée de trahir celui qu'elle aime», mais parce qu'elle est «certaine que Jean-Pierre Treiber ne peut être l'individu fruste et brutal qui nous a été présenté».
Le procureur de la République d'Auxerre, François Pérain, a indiqué mercredi soir que les trois lettres «avaient été communiquées à la police judiciaire de Dijon il y a à peu près une semaine» et qu'«elles sont en cours d'exploitation». Le procureur a indiqué qu'il ne communiquerait pas «sur le lieu d'où elles avaient été postées».
«Mes jambes ne m'ont pas oublié»
Dans le début de l'une des lettres, le seul suspect dans l'affaire Giraud-Lherbier explique à son amie avoir «vraiment lancé la machine» parce que «je ne veux pas que tu aies un jour à douter de moi». Treiber y décrit également sommairement ses nouvelles conditions de vie: «Ça fait quelques jours que j'ai changé de "prison"», écrit-il. «Celle-ci est beaucoup plus vaste... Après toutes ces années, mes jambes ne m'ont pas oublié».
Le fugitif raconte dans les grandes lignes ses conditions de vie en pleine nature, s’extasiant de tous les spectacles (les plantes, les fleurs, les animaux) qu’elle lui offre chaque jour. Il dit parcourir «de grandes distances» et continue de clamer son innocence et son amour pour Blandine.
«il vous faudra encore beaucoup de force et de courage pour la suite»
Jean-Pierre Treiber raconte également avoir croisé une dame «d’un certain âge» avec qui il a un peu discuté. Elle l’aurait reconnu, mais lui aurait donné des fruits et des légumes avant de l’encourager: «Vous allez en avoir besoin, il vous faudra encore beaucoup de force et de courage pour la suite».
Dans une interview donnée à Paris Match, Blandine indique être «épatée par sa capacité à survivre en forêt» et donne plus de précisions quant à sa relation avec le fugitif. Ils seraient amis depuis plus de quinze ans et se seraient découvert des sentiments mutuels depuis que Jean-Pierre Treiber est en prison.
L'homme en cavale demeure introuvable malgré la multiplication des recherches et leur extension à l'étranger.