Gaston Flosse a perdu gros en appel. La Cour d'appel de Papeete a confirmé jeudi à Tahiti sa condamnation à un an d'inéligibilité, un an de prison avec sursis et à une amende de plus de 10.000 euros dans une affaire de détournement de biens sociaux baptisée l'affaire «des sushis».

En mai 2004, au soir des élections territoriales, Gaston Flosse, président sortant de Polynésie, avait organisé une réception à la Présidence réservée à ses militants pour fêter la victoire de son parti, le Tahoera'a Huiraatira. Mais la victoire n'avait pas été au rendez-vous et c'est l'indépendantiste Oscar Temaru qui était devenu président.

Condamné «pour la dépense de quelques sushis»

Ce dernier avait déposé une plainte contre X quand son ministre des Finances de l'époque lui avait annoncé que cette soirée avait été payée par des deniers publics. Le coût de la soirée a été estimé à 24.000 euros.

«Vous n'allez pas condamner un sénateur de la République pour la dépense de quelques sushis!» s'était exclamé l'avocat de Gaston Flosse, lors du procès de première instance en février 2009.

Actuellement à Paris, Gaston Flosse, 78 ans, n'a pas indiqué s'il allait se pourvoir en cassation contre sa condamnation. Mais quoiqu'il décide, il ne sera plus sénateur dès que localement, le haut-commissaire de la République aura pris acte de sa déchéance et que le Conseil constitutionnel aura fait de même en métropole.

Mis en cause dans d'autres affaires

Mis en cause dans une autre affaire, celle dite de «l'annuaire» de l'Office des Postes et Télécommunications de Polynésie (OPT), le sénateur a été placé à deux reprises en garde à vue. Il est convoqué par un juge d'instruction le 30 septembre.

Plusieurs personnes sont toujours en détention provisoire dans le cadre de l'affaire de l'OPT, portant sur plus d'un million d'euros de pots-de-vin qui auraient été versés à Gaston Flosse et à son parti politique par l'OPT et le groupe de publicité 2H chargé de la publicité pour l'annuaire officiel de la Polynésie.