Les vrais chiffres des évasions

Les vrais chiffres des évasions

Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Dans son bilan annuel*, l'administration pénitentiaire assure qu'il n'y a eu que cinq évasions l'an dernier. En réalité, il y en a eu cinquante fois plus. Selon nos informations, la brigade nationale de re...

Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Dans son bilan annuel*, l'administration pénitentiaire assure qu'il n'y a eu que cinq évasions l'an dernier. En réalité, il y en a eu cinquante fois plus. Selon nos informations, la brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) a été saisie à 274 reprises en 2008, ce qui représente 0,4 % des détenus.

La différence de calcul est simple. L'administration pénitentiaire ne prend en compte que les évasions « violentes » ou « par ruse ». Style Antonio Ferrara ou Jean-Pierre Treiber. Comme son nom l'indique, la BNRF est, elle, chargée d'interpeller tous les hommes en fuite. Cela peut être un détenu en semi-liberté qui « oublie » de rentrer à la prison le soir ou un autre qui s'évade lors de son transfert à l'hôpital. « On mobilise moins de moyens humains pour le retrouver, confie une source policière. Mais pour nous, c'est exactement le même boulot que lorsqu'on court après Ferrara. » En 2008, la BNRF a interpellé 220 des 274 fugitifs français. En moyenne, elle met huit mois à retrouver un détenu qui s'est fait la malle. W

V. V.

* www.justice.gouv.fr, rubrique « Prison et réinsertion » puis « Les chiffres clefs ».