De Paris à Marseille, la communauté comorienne multiplie les blocages
GROGNE•Au lendemain du crash, ils ont bloqué un vol à Roissy et fait fermer des agences de voyages dans le sud...O.R.
La communauté comorienne prend les choses en main. Une centaine de ses membres ont contraint ce mercredi deux agences de voyages marseillaises à fermer. Leur tort: vendre des billets de la compagnie Yemenia.
Solidarité
«Il y a trois agences sur Marseille qui vendent des billets Yemenia. Nous en avons fait fermer deux. On va fermer la troisième à 14h», a déjà prévenu Farid Soilihi, président de l'association SOS voyages aux Comores qui dénonce les conditions déplorables des vols entre Sanaa et Moroni.
«Je ferme par solidarité pour la journée, je suis de tout coeur avec les Comoriens», a indiqué le directeur de l'agence Pressence Voyages, Khalil Oubraham, en descendant le rideau de fer de sa boutique.
«Le silence méprisant de Nicolas Sarkozy»
En plus des défaillances de sécurité, la communauté dénonce le silence de la compagnie aérienne, qui n'aurait pas pris contact avec les familles. Leur ressentiment vise aussi l'Etat français: «Nous sommes très remontés face au silence méprisant de Nicolas Sarkozy», a déploré Nassurdine Haydari, adjoint (PS) au maire du 1er secteur de Marseille, d'origine comorienne.
Un peu plus tôt dans la journée, la compagnie Yemenia a annulé, sans explication, un vol prévu ce mercredi au départ de l'aéroport Marseille-Provence et qui pourrait être reporté à jeudi. Un âpre débat s'est tenu toute la soirée de mardi entre membres de la communauté comorienne à Marseille. Au coeur des discordes, la question du vol qui acheminerait vers les Comores les familles des passagers de l'Airbus A310. Certains voulant malgré l'accident reprendre un vol de Yemenia, dès mercredi ou jeudi, d'autres souhaitant boycotter la compagnie.
Dans la matinée de mercredi, une cinquantaine de personnes issues de la communauté comorienne de Paris a investi l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle afin d’empêcher les passagers de monter à bord d’un avion de la compagnie Yemenia, à destination de Sanaa, selon BFM TV.
>>Retrouvez notre dossier sur la catastrophe aérienne
Le vol pour Sanaa, au Yémen, devait partir du terminal 1 précise le journaliste sur place, il a été déplacé au terminal 3 mais les manifestants ont suivi.
Les Comoriens demandent aux passagers d’annuler leur vol, à la fois par respect des victimes et pour protéger leurs vies. Une vingtaine de personnes auraient d’ors et déjà demandé le remboursement de leurs billets.