La Cour de révision saisie de la demande de révision de Marc Machin
JUSTICE•Il a été incarcéré pendant près de sept ans pour un meurtre revendiqué depuis par un autre homme...(Avec agence)
La Cour de révision a été saisie lundi de la requête en révision de Marc Machin. Il a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour un meurtre revendiqué depuis par un autre. Cette saisine ouvre la porte à une éventuelle annulation de sa condamnation.
Le début d'une attente de plusieurs mois
«C'est énorme (...) la justice aura reconnu qu'il est vraiment innocent», s'est réjoui son père Marc Machin (BIEN: Marc), au bord des larmes, après l'énoncé de la décision. C'est la commission de révision des condamnations pénales qui s'est prononcée lundi. Il revient désormais à la Cour de révision, seule habilitée à annuler une sanction pénale, d'examiner le dossier. Elle devrait rendre sa décision d'ici à plusieurs mois
Depuis le début du XXe siècle, seulement six dossiers criminels ont été au bout de la procédure de révision et se sont soldés par l'acquittement de personnes condamnées à tort.
Pression psychologique
Interpellé une dizaine de jours après le meurtre de Marie-Agnès Bedot en décembre 2001 au Pont de Neuilly, à Paris, Marc Machin, 19 ans à l'époque, avait avoué les faits au cours de sa garde à vue, parce que, avait-il expliqué plus tard, il en avait «marre des questions, des auditions et de la pression psychologique». Bien qu'il soit ensuite revenu sur ces aveux, il avait été condamné en appel, en 2005, à 18 ans de réclusion criminelle.
Mais en mars 2008, un autre homme, David Sagno, s'était livré à la police, s'accusant du meurtre de Marie-Agnès Bedot, ainsi que de celui de Maria-Judith Araujo, toujours au pont de Neuilly, le 22 mai 2002. Depuis, des analyses ont permis de retrouver l'ADN de David Sagno sur les corps des deux victimes, entraînant l'ouverture d'une seconde information judiciaire et sa mise en examen pour «assassinat, viol et vol».
«Un doute évident» sur la culpabilité de Marc Machin
Mais le 17 juin, le jeune homme a été de nouveau interpellé et écroué: cette fois, il est soupçonné d'avoir commis le 5 juin une agression sexuelle et des violences contre une femme d'une trentaine d'années. Cette affaire «n'aura aucune incidence sur la décision que la commission va prendre», assurait la semaine dernière son avocat.