INTERVIEWElie Domota: «On frôle toujours le chaos social»

Elie Domota: «On frôle toujours le chaos social»

INTERVIEWLe leader du LKP, le Collectif contre la «pwofitasyon», répond à «20 Minutes»...
Recueilli par Laure de Charette

Recueilli par Laure de Charette

Quel est le climat social en Guadeloupe aujourd'hui?

Le peuple reste mobilisé pour que rien ne redevienne comme avant le 20 janvier [début de la grève générale]. De nombreuses grèves ont encore lieu dans les entreprises, notamment dans trois gros hôtels de l'île, pour exiger que la hausse de 200 euros sur les bas salaires soit prolongée au-delà de la période initiale de trois ans. L'Etat ne s'occupe plus de rien, à part de ses états généraux.

Les quarante-quatre jours de grève générale n'auraient servi à rien?

Si, 1 400 produits de première nécessité coûtent désormais moins cher. Mais il n'y a toujours rien de prévu pour former les jeunes, dont 60 % sont au chômage. Les industries du sucre et du tourisme restent des pompes à fric dont les Guadeloupéens ne perçoivent pas un centime, avec la complicité de l'Etat. Alors quoi, il faut un conflit trois fois plus long pour faire bouger les choses ? L'Etat fait semblant de n'avoir rien compris. On frôle toujours le chaos social.

Une partie de la population vous accuse d'ailleurs d'avoir contribué à instaurer ce chaos social...

En métropole aussi, il y a des milliers de licenciements et d'entreprises en grève. Or il n'y a pas le LKP, que je sache. Certains profitent de la crise pour licencier, ici aussi : des entreprises qui auraient de toute façon fermé profitent des événements pour mettre les gens sur le carreau.

Que pensez-vous de la nomination de Marie-Luce Penchard au poste de secrétaire d'Etat à l'Outre-mer?

Je n'ai aucune réaction particulière, d'autant que je ne la connais pas, contrairement à sa mère [la sénatrice UMP Lucette Michaux-Chevry], que tout le monde connaît ici. Ce qui nous importe, ce n'est pas la personne, c'est la réponse apportée à nos revendications.

Allez-vous rencontrer Nicolas Sarkozy?

Je n'ai pas reçu d'invitation. Je ne connais pas son planning. Samedi, nous allons marcher pour défendre notre avenir et continuer à exiger que les engagements pris soient respectés.