Julien Dray à nouveau entendu par la Brigade financière
ENQUÊTE•e député de l'Essonne compte bien «pouvoir donner toutes les explications nécessaires»...J.M. avec agence
Julien Dray revient dans les bureaux de la Brigade financière. Comme la veille, le député socialiste de l'Essonne est à nouveau entendu ce mercredi matin comme témoin dans l'enquête sur des mouvements de fonds suspects vers ses propres comptes bancaires.
«L'audition s'est poursuivie hier (mardi, ndlr) jusqu'à minuit. Elle reprenait ce matin à 8h30», a précisé Florence Gaudillière, l'une de ses avocates. Selon elle, Julien Dray souhaite «pouvoir donner toutes les explications nécessaires sur les questions posées à son endroit».
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«Il a accepté d'être interrogé plus longuement pour avancer dans les questions et éviter que d'autres personnes restent trop longtemps en garde à vue», a indiqué Léon-Lef Forster, un autre de ses avocats.
La première journée d'audition de Julien Dray a montré que des «éléments du rapport Tracfin (la cellule antiblanchiment de Bercy à l'origine de l'affaire, ndlr) sont notoirement infondés», a soutenu l'avocate.
«Une véritable téléréalité judiciaire»
Au cours de cette journée, «il a répété qu'il n'a jamais bénéficié du moindre centime tant de l'association SOS Racisme que de la Fidl», et que les flux financiers dont il a bénéficié sont liés à des «amitiés anciennes» où chacun «n'hésite pas à se prêter de l'argent», a-t-elle expliqué.
«En vérité, il semble aujourd'hui que ce dossier qui était une véritable téléréalité judiciaire se réduise comme peau de chagrin», a estimé l'avocate. L'audition de la compagne de Julien Dray comme témoin s'est achevée mardi en fin d'après-midi.
Deux personnes toujours en garde à vue
L'audition de la compagne de Julien Dray, également entendue comme témoin, s'est achevée mardi en fin d'après-midi. Deux proches de l'élu socialiste étaient toujours entendus mercredi matin dans les locaux de la Brigade financière rue du Château des Rentiers (13e à Paris).
Il s'agit d'une collaboratrice de Julien Dray au conseil régional d'Ile-de-France et ancienne permanente de SOS Racisme, âgée de 34 ans, de l'ancien directeur administratif et financier de l'association, âgé de 25 ans. Une troisième personne, une militante socialiste proche de Julien Dray, qui avait été placée en garde à vue mardi matin a été remise en liberté dans la soirée sans charge retenue à son encontre.
Une audition à rallonge
«Comme il n'a pas été interrogé pendant plus de six mois, on est obligé de densifier ces journées d'interrogatoire alors que ça aurait dû être fait plus sereinement, plus progressivement», a déploré Léon-Lef Forster. Selon lui, l'audition de Julien Dray pourrait donc se poursuivre «assez tard» dans la soirée.
Florence Gaudillière a même annoncé que «s'il estime n'avoir pas donné toutes les explications, il prolongera l'audition, demain (jeudi) s'il le faut».