INTERNETLa majorité va de mal en Hadopi

La majorité va de mal en Hadopi

INTERNETHadopi, six lettres et des maux.
Bertrand Tang

Bertrand Tang

La censure du coeur de la loi Création et Internet - à savoir la coupure d'accès au Web - prononcée mercredi soir par le Conseil constitutionnel constitue un nouveau désaveu pour le gouvernement. Personne n'a oublié le premier rejet du texte, dans un Hémicycle quasi vide, le 9 avril. Hadopi est devenue une dure bataille politique. Problème : la ministre de la Culture, Christine Albanel, en a fait « son affaire personnelle ». Franck Riester, député et rapporteur UMP du texte, garde la tête haute : « Cela ne remet pas en cause l'esprit de la loi et les principes de la riposte graduée », confie-t-il. Même s'il concède que c'est « un rebondissement dont on se serait bien passé ». La gauche, elle, jubile. Les socialistes ont notamment été à l'origine de la saisine des sages.

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« Une campagne a été menée contre nous pour essayer de discréditer notre position, mais la décision du Conseil constitutionnel confirme que nous avons mené un combat juste », a lancé Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée, qui a demandé au gouvernement d'« admettre qu'il a fait une erreur ». Du côté de la majorité, Nicolas Sarkozy, très attaché à cette loi, a convoqué hier en urgence une réunion à l'Elysée. La partie non censurée de la loi Hadopi sera promulguée « dans les jours qui viennent », a confié une source proche du dossier. Lionel Tardy, député UMP anti-Hadopi affirme, lui, avoir reçu « plein d'appels de députés » de droite lui faisant part de leur rejet de la loi. « Albanel fait du tort à la majorité. Elle pond un texte qui ne sert à rien, explique-t-il. Il faut qu'elle change de métier... »