Un clip d'Audiard pour dire non à la violence psychologique dans le couple

Un clip d'Audiard pour dire non à la violence psychologique dans le couple

CAMPAGNE – Selon le secrétariat à la Solidarité, elle «précède très souvent les coups»…
Oriane Raffin (avec agences)

Oriane Raffin (avec agences)

Une campagne vidéo de sensibilisation à la violence psychologique dans le couple débute ce jeudi. Un court-métrage de Jacques Audiard, intitulé «La Voix», va être diffusé à la télévision.

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Ce clip aux allures de thriller psychologique met en scène une femme, dans son quotidien, dévalorisée par une voix qui la poursuit, celle de son mari. Contrairement à la précédente campagne, qui montrait en 2006 la violence physique, ce film vise donc la violence psychologique.


«La sape psychologique précède très souvent les coups»


La secrétaire d'Etat à la Solidarité, Valérie Létard, s'est d'ailleurs dite «convaincue» mardi «de la nécessité de compléter» le dispositif législatif existant sur les violences conjugales, notamment en y introduisant la notion de violences psychologiques.


Françoise Brié, vice-présidente de la fédération Solidarité femmes, qui regroupe 61 associations, confirme que «la sape psychologique précède très souvent les coups». «Un jour, une femme s'entend dire: "la soupe est trop salée" et le lendemain: "la soupe n'est pas assez salée". Ou encore: "T'es moche" ou "Tu ne sais pas t'occuper de tes enfants". Tout pour la dénigrer», raconte-t-elle.

«Là, le gourou, c'est le mari»


«On voit rarement une irruption subite de la violence, car si la femme reçoit tout à coup une gifle, elle part», renchérit Carole Goisneau, psychologue à l'Escale, une association basée à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), qui accompagne et héberge des victimes.


Elle décrit «une relation d'emprise» ou la domination psychologique d'une personne sur une autre. «Cela fait penser au lavage des cerveaux dans les sectes, mais là, le gourou, c'est le mari», poursuit-elle.


Cette violence, souvent accompagnée d'un isolement qui peut aller jusqu'à la séquestration, explique pourquoi les victimes ne fuient pas. Loin des clichés, Françoise Brié insiste sur le fait qu'il n'y a «pas de profil type» pour les victimes comme pour les auteurs de violence: tous les milieux sociaux sont concernés, comme toutes les origines ou cultures, assure-t-elle.


En cas de violences, un seul numéro: le 3919.