Airbus A330: de nombreux débris découverts, mais strictement plus aucun espoir de retrouver des survivants
CATASTROPHE•Une pièce métallique de 7 mètres de diamètre a été repérée, ainsi que plusieurs objets et une nappe de kérozène...20minutes.fr, avec agence
Le crash de l'Airbus A330 d'Air France ne fait plus aucun doute. Plusieurs débris de l'Airbus, dont une pièce «apparemment métallique» de 7 mètres de diamètre, ont été repérés dans l'Atlantique par un avion des forces aériennes brésiliennes, a annoncé mercredi un porte-parole officiel. Un avion radar a identifié à 3h40 locales (8h40 à Paris) quatre nouvelles zones où se trouvaient des débris d'avion, à 90 km au sud de la région initialement delimitée, selon le porte-parole de l'armée de l'air brésilienne.
L'imposante pièce métallique «pourrait être d'une partie latérale de l'Airbus ou du fuselage» mais aucune inscription Air France n'a été vue, a précisé le militaire. «Plusieurs objets éparpillés dans un rayon de 5 km», ainsi qu'«une nappe de kérozène de 20 km», ont été détectés, a indiqué le porte-parole. «Au total dix objets, dont certains métalliques», ont été repérés, a-t-il ajouté.
Les derniers doutes levés
La veille, le ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, avait déjà annoncé que des avions de l'armée de l'air avaient détecté en haute mer «une frange de cinq kilomètres de débris d'avion». «Ce sont ceux de l'avion (d'Air France), il n'y a aucun doute», avait-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse à Rio de Janeiro. Un information confirmée par l'état-major à Paris ce mercredi matin.
Un porte-parole brésilien, Jorge Amaral, avait également indiqué que de «petits débris», parmi lesquels figure un siège, avaient été trouvés dans l'Atlantique, à 650 km au nord-est de l'île brésilienne de Fernando de Noronha, connue pour la beauté de ses plages désertes et de ses fonds marins.
Plus aucun espoir
Les enquêteurs estiment qu'il n'y a plus d'espoir de retrouver des survivants. «Sauf miracle, vu la multitude de débris, il n'y a strictement aucun espoir de retrouver des survivants», a affirmé à Paris une source proche de l'enquête judiciaire à l'AFP. «La présence éventuelle de survivants n'est même pas une hypothèse de travail», a ajouté cette source.
Les 228 personnes qui se trouvaient à bord de l'avion étaient de 32 nationalités. Parmi elles, il y avait 72 Français, 59 Brésiliens et 26 Allemands. Le Brésil a décrété trois jours de deuil national en hommage aux victimes, alors que, à Paris, un office oecuménique sera célébré à la cathédrale Notre-Dame.
Repérer l'épave et les boîtes noires
Depuis 24 heures, plusieurs appareils brésiliens faisaient des recherches conjointement avec la France, les Etats-Unis et l'Espagne, au milieu de l'Atlantique pour tenter de repérer l'épave du vol AF 447 assurant la liaison Rio-Paris, disparu dans la nuit de dimanche à lundi.
La zone de la chute de l'avion -située à un millier de km des côtes du Brésil et 2.000 km des côtes sénégalaises- avait été délimitée grâce aux derniers messages techniques émis par l'appareil.
Plusieurs navires devaient se joindre ce mercredi aux recherches aériennes pour commencer à collecter les débris de l'Airbus A330. La France a décidé de dépêcher sur place son navire de recherche et d'exploration sous-marine «Pourquoi pas», équipé de deux robots sous-marins, afin de tenter de repérer l'épave et les boîtes noires qui gisent probablement par plusieurs km de profondeur. Celles-ci émettent en principe pendant un mois un signal permettant de les localiser jusqu'à 6.000 mètres de profondeur.
Trois jours de deuil national au Brésil
La collecte des débris pourra peut-être permettre aux spécialistes français, qui ont été chargés de l'enquête par le Brésil, de percer le mystère de la disparition soudaine du vol AF 447. Dans l'attente d'éléments matériels, les responsables français ont appelé à la prudence face aux premières explications avancées, notamment sur la possibilité que l'avion ait été touché par la foudre dans une zone dangereuse où se rencontrent des masses d'air des deux hémisphères, appelée «pot au noir».
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