Pour les faux-monnayeurs, c’est un billet pour la garde à vue. La police vient de démanteler le plus important réseau de fabrication et de diffusion de faux billets depuis l’établissement de la monnaie unique en Europe. Mardi, vingt-deux personnes ont été interpellées en banlieue parisienne, principalement à Villepinte, Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Arcueil (Val-de-Marne). Elles ont toutes été placées en garde à vue dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire. Tout commence il y a quelques mois, lorsque la Banque de France remarque l’apparition de faux euros, en majorité des billets de 10 et de 20, tous issus de la même fabrication. Ces euros sont écoulés sur le territoire national en grande quantité, puisque, à la date du 22 juin, les enquêteurs estiment le nombre de fausses coupures ayant circulé – la majorité a été retrouvée – à 145 000 exemplaires. Une juge de Nanterre ouvre alors une information judiciaire et confie l’affaire à l’Office central pour la répression du faux monnayage, qui travaille en collaboration avec les polices judiciaires de Lille et de Paris. Dans les premiers jours de juin, les enquêteurs réussissent à identifier les faux-monnayeurs et leurs principaux distributeurs, avant de déclencher une vaste opération de démantèlement, hier matin, qui a mobilisé 150 policiers. Dans un appartement de Villepinte, ils ont découvert une officine servant à réaliser la première étape de fabrication des faux billets de 20 e. A Neuilly-sur-Marne, ils ont trouvé l’atelier de finition des billets et l’ensemble du matériel de contrefaçon. Enfin, à Arcueil, ils sont tombés sur un stock de près de 100 000 fausses coupures de 10 e. Au total, les enquêteurs ont mis la main sur 173 000 faux billets de 10 e, 20 000 de 20 e et environ 8 000 de 50 e. Soit une valeur de 2,53 millions d’euros.