Argent secret, la solution «intermédiaires»

Argent secret, la solution «intermédiaires»

Jean-Charles Marchiani, Alfred Sirven, Renaud Donnedieu de Vabres ou William Lee sont quelques-uns des noms cités dans Des coffres si bien garnis (1), du journaliste de Libération Karl Laske. Il décrypte le travail des hommes d’influence dans la conclusio
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Jean-Charles Marchiani, Alfred Sirven, Renaud Donnedieu de Vabres ou William Lee sont quelques-uns des noms cités dans Des coffres si bien garnis (1), du journaliste de Libération Karl Laske. Il décrypte le travail des hommes d’influence dans la conclusion de contrats entre des sociétés françaises et des pays étrangers. Très documenté, l’ouvrage explique comment les offices d’armement ont, pendant des années, corrompu avec l’assentiment du gouvernement français. On découvre au fil des affaires différents types d’intermédiaires : les incontournables, qui ont la confiance d’un pays étranger et sont récupérés par les réseaux politiques, les autodidactes, qui s’incrustent dans ces réseaux pour faire des coups, et puis les faux intermédiaires qui n’apportent pas la preuve de leur travail – comme Deviers-Joncour –, mais qui touchent les commissions. Ce tableau édifiant montre qu’en leur accordant une confiance et des sommes colossales, l’Etat accepte de produire de l’argent noir. On comprend aussi que ces anciens offices d’armement ont aujourd’hui leurs réseaux intacts. Apparaît alors la difficulté d’informer sur ces circuits d’argent secrets. Si des informations filtrent au cours des procès, les personnes mises en cause attaquent souvent la presse. Reste pour le journaliste la possibilité de profiter des divisions qui règnent entre les acteurs des réseaux. A. S. (1) Des coffres si bien garnis, éd. Denoël.