François Pérol entendu par la Brigade financière
BANQUE•Il doit s'expliquer sur les conditions de sa nomination à la tête du groupe Caisse d'Epargne/Banque Populaire...MD (Avec agence)
François Pérol, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, a été entendu mercredi comme témoin par les policiers de la Brigade financière sur les conditions de sa nomination à la tête du groupe Caisse d'Epargne/Banque Populaire, selon une source judiciaire.
Dans le cadre d'une enquête préliminaire
Révélée par «Le Parisien», l'audition de François Pérol s'inscrit dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 1er avril pour prise illégale d'intérêts à la suite de plaintes de deux associations.
La nomination de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, à la tête du groupe bancaire Caisse d'Epargne-Banque Populaire suscite depuis plus d'un mois une levée de boucliers, à gauche mais aussi dans certains cercles de la droite. Les opposants à sa nomination dénoncent un éventuel conflit d'intérêt entre ces deux fonctions, François Pérol ayant pris part aux négociations sur la fusion des deux établissements mutualistes.
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Selon «Le Parisien», François Pérol a réfuté devant les policiers toute prise illégale d'intérêt. Deux associations, Anticor et Contribuables associés, avaient déposé plainte les 18 et 26 mars pour prise illégale d'intérêt. Le délit est passible de 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Le syndicat Sud-Caisse d'Epargne a à son tour déposé plainte pour ce chef mercredi.
Pérol se défend
La loi du 2 février 2007 interdit à tout fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu'il a conseillée dans ses opérations, dans les trois ans précédant son départ. Devant les députés, François Pérol, 45 ans, chargé des dossiers économiques et industriels jusqu'à son départ de l'Elysée en février, s'est défendu le 25 mars d'être dans une situation de prise illégale d'intérêt.
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Lors de sa première explication publique depuis le début de la polémique fin février, il avait tenté de convaincre les députés de la commission des Finances qu'en tant que conseiller économique de Nicolas Sarkozy, il n'était pas l'«homme omniscient» que la presse se plaisait selon lui à décrire. La fusion des deux banques «est un projet qui est venu des entreprises. Ce n'est pas un projet que j'ai imaginé, que j'ai conduit», avait-il affirmé. «Je n'étais pas en charge de l'ensemble des affaires économiques et financières de ce pays», avait dit François Pérol, faisant valoir que son rôle n'avait consisté qu'à «éclairer au mieux le président sur cette affaire».
L'ancien collaborateur du chef de l'Etat doit encore être entendu par les sénateurs à une date non déterminée. Il a été nommé les 25 et 26 février à la tête de chacune des deux banques, en attendant de prendre la tête du nouveau groupe fusionné d'ici cet été. Il a été conforté dans ses fonctions par le feu vert délivré le 19 mars par le Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement à sa nomination, une étape formelle quoique indispensable.