Ils n'iront pas à Nice. Les syndicats de l'usine Continental de Clairoix (Oise) n'assisteront pas au comité central d'entreprise (CCE) du 31 mars, délocalisé par la direction après les incidents qui avaient conduit à écourter celui de Reims, a-t-on appris ce vendredi de source syndicale.

Xavier Mathieu, délégué CGT, a estimé que la délocalisation de la réunion contrevenait au code du travail qui prévoit que le CCE «se réunit (...) au siège de l'entreprise». Le secrétaire du CCE, Pierre Rubeck (CFTC), basé à Sarreguemines (Moselle), a également annoncé son intention de snober la réunion pour protester contre les méthodes «cavalières» de la direction.

Demande de report

«Il faut obtenir l'annulation du CCE», a ajouté Pierre Rubeck, indiquant qu'une demande de report de la réunion pour «entrave» avait été remise vendredi au procureur de la République de Compiègne et transmise au parquet de Sarreguemines.

La direction de Continental a pour sa part fait valoir «son droit à définir le lieu où se déroule le CE». «De nombreux CE se sont passés ailleurs qu'à Clairoix et, du reste, le siège de Continental France est à Sarreguemines», a souligné un porte-parole.

Des œufs et des chaussures

Le prochain CCE de Continental doit se tenir dans un hôtel de Nice mardi à partir de 8h30. La direction a justifié sa décision par les incidents qui avaient perturbé le CCE de Reims, réuni dans un hôtel, le 16 mars.

Des centaines de salariés de l'usine venus en cars de l'Oise avaient lynché symboliquement un mannequin représentant le directeur de leur usine et jeté oeufs et chaussures sur deux autres mannequins, figurant le même directeur et un dirigeant allemand du groupe.