Environ 400 salariés de Continental à Clairoix (Oise), en grève depuis l'annonce le 11 mars par le fabricant de pneus allemand de la fermeture de leur usine d'ici un an, ont voté ce mardi en assemblée générale la reprise du travail sous conditions.

«On va reprendre le travail, mais la lutte continue, elle sera même plus facile, parce qu'on n'aura plus le souci de ne pas être payé», a déclaré devant les salariés Xavier Mathieu, délégué CGT, en pointe dans le mouvement depuis l'annonce de la fermeture du site, qui emploie 1.120 personnes.

Négocier les conditions de la reprise

Au début du mouvement, les salariés avaient obtenu de la direction la garantie d'être payés, même s'ils ne travaillaient pas, jusqu'à mardi à 6h. Les délégués syndicaux souhaitent désormais rencontrer la direction pour négocier les conditions de la reprise: «pas de pression sur la production», «pas de licenciement jusqu'à la fin de la procédure».

«C'est clair qu'il faut reprendre», a ajouté Antonio Da Costa, secrétaire CFTC du CE, et signataire fin 2007 de l'accord sur le retour aux 40 heures de travail hebdomadaires dans l'usine. «Vos familles ont besoin de cet argent», a-t-il justifié. Lundi, sous la pression de salariés en colère de Clairoix, un comité central d'entreprise (CCE) de Continental a été écourté à Reims, notamment après le jet d'oeufs et de projectiles dans la salle où il avait lieu.