Le LKP pourrait lever la grève... En Martinique, les négociateurs ont rendez-vous lundi
CRISE AUX ANTILLES•Le point sur la situation, ce dimanche 1er mars...Avec agence
S’avance-t-on vers une sortie de crise en Guadeloupe? Le collectif LKP va examiner dimanche «les avancées» de la négociation sociale et pourrait décider dans la soirée d'une suspension de la grève, a annoncé à l'AFP un de ses dirigeants.
Le collectif intersyndical doit se réunir dans l'après-midi (la soirée à Paris) pour «apprécier les avancées de la négociation», a indiqué Gaby Clavier, l'un des principaux dirigeants du LKP.
Un meeting doit se tenir ensuite à 19h00 (01h00 à Paris, lundi) au palais de la Mutualité, état-major du collectif depuis le début de la grève le 20 janvier. Interrogé sur le fait de savoir si la suspension de la grève pourrait être annoncée à cette occasion, M. Clavier a répondu: «Absolument, oui.»
Cette déclaration fait suite à l’appel ferme de l’Etat à cesser la grève générale. Samedi soir, le préfet avait «solennellement» appelé à la fin de la grève générale dès lundi, estimant que l'essentiel des revendications du LKP avait été satisfait, et que la poursuite du mouvement serait «autodestructrice».
Un appel que le leader du LKP, Elie Domota, avait jugé «tout à fait cavalier et irrespectueux», sans indiquer toute fois quelle suite il entendait y donner. «Seule la signature du protocole de fin de conflit entraînera son arrêt», avait indiqué peu avant Gaby Clavier.
Accord partiel
Selon le préfet, Nicolas Desforges, «l'essentiel» des revendications du LKP est «acquis» et notamment la plus «emblématique», portant sur la hausse de 200 euros des bas salaires. «Le retour à la vie normale à laquelle les Guadeloupéens aspirent s'impose désormais», a-t-il déclaré à la presse.
L'accord sur les salaires est au coeur d'un véritable imbroglio. Le Medef et plusieurs autres organisations patronales majoritaires, représentant notamment le secteur clé du tourisme, refusent toujours de le signer, campant sur leur propre proposition. Les médiateurs du gouvernement, dont la mission s'achève, ont eux-même reconnu samedi «la faiblesse» de cet accord partiel. Faute d'un déblocage du dialogue dans l'île, la balle pourrait se trouver rapidement dans le camp du gouvernement.
Alliot-Marie appelle le Medef à avoir «une attitude responsable»
Elie Domota a déjà annoncé son intention de demander au ministère du Travail, qui en a la faculté, d'étendre à toutes les entreprises de Guadeloupe l'application de l'accord. Le président du Medef Guadeloupe Willy Angèle a douté dimanche que l'accord soit étendu à toutes les entreprises. De son côté, Michèle Alliot-Marie a appelé dimanche le Medef à adopter, «lui aussi, une attitude responsable» dans les négociations salariales en cours. «Je lance un appel à tout le monde, chacun doit être responsable, quelle que soit son appartenance, pour que la situation redevienne normale. (...) Il faut que le Medef ait, lui aussi, une attitude qui soit responsable dans cette situation», a déclaré la ministre sur i-Télé, dans une émission réalisée en partenariat avec Le Monde et France Inter.
Des brèches dans la grève générale
En Guadeloupe Sans attendre l'appel à la fin de la grève, de plus en plus de commerces lèvent leurs rideaux un peu partout dans l'île. Toutes les stations service sont désormais ouvertes.
En Martinique On fait encore la queue à la pompe. L'annonce d'une réouverture progressive vendredi après-midi a provoqué une ruée dans les stations. Celles-ci devraient toutes êtres opérationnelles mardi. A Fort-de-France, bloquée depuis le 5 février, les négociations ont repris dans l'après-midi. L'accord, qui paraissait jeudi à portée de main, met plus de temps que prévu à se dessiner. Elles ont à nouveau achoppé dans la nuit de samedi à dimanche. L'Etat, les collectivités, le patronat et les syndicats se sont donné rendez-vous lundi à 15h.
A Paris Plusieurs milliers de personnes (3.500 selon la police, 4.000 selon les organisateurs) se sont réunies en soutien «au peuple des Antilles» à l'appel du CollectifDom.