La Guadeloupe se prépare à enterrer le syndicaliste tué
CRISE AUX ANTILLES•La soeur de Jacques Bino appelle au calme...Avec agence
Une cérémonie religieuse pour Jacques Bino, tué par balle dans la nuit de mardi à mercredi, a lieu à 15h locales (20h à Paris) à Petit Canal, à une trentaine de kilomètres de Pointe-à-Pitre, dans un stade prévu pour accueillir 800 personnes. Sur France Info, sa soeur a appelé «au calme».
Samedi déjà, des centaines de Guadeloupéens anonymes et des célébrités politiques - dont Olivier Besancenot, le leader du Nouveau parti anticapitaliste, et l'altermondialiste José Bové - ont défilé devant le cercueil ouvert du syndicaliste, exposé au Palais de la mutualité, quartier général du collectif LKP depuis le début du mouvement, au centre de Pointe-à-Pitre.
Ségolène Royal aux obsèques
Arrivée samedi après-midi «en amie des peuples antillais et guyanais», Ségolène Royal doit rester trois jours sur place «pour marquer la présence de toutes celles et ceux qui veulent que la justice soit là, pour que la paix revienne». «Il faut que l'Etat reprenne toute sa place pour apporter des solutions», a-t-elle dit.
Venue à titre personnel, l'ancienne candidate PS à la présidentielle de 2007 assistera aux obsèques de M. Bino.
La vie quotidienne reprend son cours
Sa présence a été dénoncée par la fédération UMP de Guadeloupe qui l'a accusée de «récupération politicienne». «Ce n'est pas en s'en prenant à une leader de l'opposition que le gouvernement éludera ses responsabilités dans la non-résolution de la crise», a rétorqué la députée PS Delphine Batho, proche de Ségolène Royal.
Au cours du week-end, après un mois de grève générale, la vie quotidienne a commencé à reprendre un cours plus normal sur l'île antillaise avec le dégagement des rues et barrages, dans une atmosphère parfois tendue, et la réouverture de certains commerces.
«Pas si près d’un accord que ça» selon Parisot
Les négociations entre le Collectif contre l'exploitation (LKP), le patronat et l'Etat, suspendues vendredi soir, reprendront lundi à 11h locales (16h à Paris). «On est encore loin d'un accord», a prévenu le leader du LKP, Elie Domota, dans un entretien au «Journal du Dimanche», estimant que Nicolas Sarkozy «entend mais ne répond pas parce qu'il a peur que la contestation sociale ne gagne la France».
Toutefois, à la question «la grève peut-elle s'achever cette semaine?», il s'est montré assez ouvert en lançant: «On va essayer, on va voir.»
La présidente du Medef Laurence Parisot s'est montrée très réservée en estimant ce dimanche sur Europe 1 que les négociations étaient «encore très complexes» et que les dernières nouvelles montraient que «nous ne sommes pas si près d'un accord que ça».