CRISECrise aux Antilles: Copé et Bertrand accusent Besancenot de «surenchère»

Crise aux Antilles: Copé et Bertrand accusent Besancenot de «surenchère»

CRISELes deux dirigeants de droite affirment que le leader du NPA cherche à étendre l'agitation et les violences alors que la situation en Guadeloupe empire d'heure en heure...
La rédaction (avec agence)

La rédaction (avec agence)

Alors que la situation aux Antilles se détériore chaque jour davantage, Jean-François Copé et Xavier Bertrand sont montés au créneau ce mardi soir. Ils accusent Olivier Besancenot, le leader du NPA, de miser sur une contagion en métropole de la crise en Guadeloupe (qui entame sa cinquième semaine de grève générale).


«Il ne vous a pas échappé que l'extrême gauche et Olivier Besancenot, dont le principal objectif est de multiplier partout l'agitation, si possible violente, est dans cette démarche de multiplier les appels de cette nature en métropole», a déclaré le patron des députés UMP dans les couloirs de l'Assemblée.

«Politique de gesticulation»


Quelques minutes après, c'était au tour du secrétaire général de l'UMP de déclarer que «c'est l'extrême gauche et Olivier Besancenot qui semblent donner le "la" à toute la politique d'opposition. Il y a une sorte de surenchère, une sorte d'obsession anti-Sarkozy et c'est Olivier Besancenot qui en est le chef d'orchestre aujourd'hui.»


«J'ai vu que certains secrétaires nationaux du Parti socialiste étaient allés (aux Antilles) ce week-end. Pourquoi? Pour apaiser les choses? Non, pour créer à nouveau de la surenchère. On n'a pas besoin de surenchère. On n'a pas besoin de politique de gesticulation en ce moment», a-t-il ajouté alors que Olivier Besancenot est attendu en Guadeloupe vendredi.


Point mort sur les négociations


Sur le front des négociations, rien de nouveau n'a émergé ce mardi. A Paris, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer a réaffirmé avoir été chargé par le Premier ministre de «faire un plus en matière de charges sociales».


La sénatrice chiraquienne UMP Lucette Michaux-Chevry a, elle, proposé aux élus de Guadeloupe de constituer «un front uni» face à Nicolas Sarkozy, qui doit recevoir jeudi à l'Elysée des élus de tous les départements d'Outre-mer.


Situation délétère en Guadeloupe


La Guadeloupe restait mobilisée mardi, au 29e jour d'une grève contre la vie chère qui paralyse l'île et son activité économique, avec des barrages improvisés et une fermeture temporaire de l'aéroport de Pointe-à-Pitre, qui a rouvert à la mi-journée (fin d'après-midi à Paris), après une nuit de violences.


Plusieurs routes sont également toujours coupées par des barrages, dont un grand nombre improvisés par des riverains qui répondent ainsi à l'appel du collectif LKP, meneur de la grève, «au renforcement de la mobilisation».


A proximité des grands axes ou sur des petites routes, à Grande-Terre mais aussi en Basse-Terre, selon Radio Caraïbes Internationale (RCI), des manifestants ou des riverains utilisaient toutes sortes d'objets (frigos, troncs d'arbre...), rendant très difficile la circulation sur l'île.

«La Guadeloupe c'est à nous»


A Gosier, ville côtière très touristique, des mamans et leurs enfants dansaient avec des foulards rouges à côté d'un barrage dressé près d'une école maternelle, au cri de «la Guadeloupe c'est à nous, la Guadeloupe c'est pas à eux».


A Chauvel, un quartier populaire des Abymes, limitrophe de Pointe-à-Pitre, la carcasse d'une voiture était en feu peu après 10h (heure locale). Une vingtaine de jeunes s'employaient à couper des arbres avec des machettes pour édifier un barrage.


18 interpellations


Dans la nuit de lundi à mardi, où jeunes et forces de l'ordre ont échangé tirs lacrymogènes et jets de pierre, 18 personnes ont été interpellées, selon les chiffres avancées par la préfecture.


Les sapeurs-pompiers ont décompté au matin une soixantaine d'interventions durant les 24 heures écoulées à Pointe-à-Pitre, sur des barrages ou carcasses de voitures en feu, et dans deux magasins de la ville incendiés, dont l'un appartenait à un béké, descendant de colons blancs.


Opération escargot à Fort-de-France


Le préfet de Guadeloupe, Nicolas Desforges, a indiqué avoir appelé le leader du LPK Elie Domota, pour évoquer avec lui un «appel au calme» après les incidents et pillages. Elie Domota, pour sa part, s'est dit «toujours ouvert au dialogue», tout en estimant les incidents «prévisibles».


En Martinique voisine, en grève depuis 12 jours, des manifestants ont obligé deux supermarchés à fermer à Fort-de-France, et des taxis collectifs ont organisé une opération escargot.