Education: sept fédérations appellent à la mobilisation le 19 mars, les ministres ne reculent pas
SOCIAL•A l'occasion de la prochaine journée d'actions interprofessionnelle...Avec agence
Le rapport de force se poursuit entre les personnels de l'éducation et de l'enseignement supérieur et leurs ministres. Xavier Darcos a affirmé ce jeudi sur RMC qu'il n'y avait «aucune raison aujourd'hui objectivement de repousser» la réforme de la formation et du recrutement des enseignants, comme le lui ont demandé les présidents d'université. La Conférence des présidents d'universités (CPU) a en effet demandé solennellement au ministre ce jeudi «de repousser à 2011» cette réforme. Elle a par ailleurs émis de «fortes réserves» sur la médiation proposée par Valérie Pécresse sur le statut des enseignants-chercheurs.
Quatre dossiers de discorde sont sur la table: le décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, la masterisation de la formation des enseignants du premier et du second degré, les suppressions de postes à l'université à la rentrée 2009 et les organismes de recherche comme le CNRS.
Sept fédérations de l'Education (Faen, Ferc-CGT, FO, FSU, Sgen-CFDT, Sud-Education et Unsa Education) ont ainsi appellé ce jeudi à la grève et à manifester le jeudi 19 mars, à l'occasion de la prochaine journée d'actions interprofessionnelle. Les confédérations syndicales avaient arrêté lundi le principe de cette deuxième journée interprofessionnelle le 19 mars, après celle du 29 janvier, afin de peser sur le «sommet social» à l'Elysée, le 18 février, et infléchir la politique gouvernementale sur le pouvoir d'achat et le chômage. Les sept fédérations de l'Education veulent participer à cette journée car «elles considèrent que les réponses apportées lors de l'intervention du président de la République restent loin des attentes et des exigences portées par la mobilisation du 29 janvier».
«Renoncer à la totalité des suppressions de postes»
«Dans le domaine de l'éducation, malgré la puissance de la grève, aucune réponse nouvelle n'a été apportée aux revendications», ajoutent-elles: le président «a au contraire maintenu intégralement les suppressions de postes et les orientations contestées de sa politique et a caricaturé à la fois les revendications et la réalité, qu'il s'agisse de l'Université et de la Recherche ou des moyens consacrés à l'éducation».
«Dans le même temps les pressions sur les personnels et les tentatives de remise en cause du droit syndical se poursuivent», estiment-elles. Elles demandent donc «solennellement» au gouvernement de «renoncer enfin à la totalité des suppressions de postes dans les enseignements scolaires et supérieur (...)» et de «répondre positivement et sans attendre à la mobilisation des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche».
Mercredi, Valérie Pécresse et sa médiatrice Claire Bazy-Malaurie ont reçu une partie de la communauté universitaire pour fixer un calendrier de discussions de deux mois sur le décret controversé sur le statut des enseignants-chercheurs. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche doit encore recevoir ce jeudi les organismes de recherche, inquiets de leur avenir. Une assemblée générale de tous les personnels de recherche du CNRS est d'ailleurs prévue ce même jour. Cherchant à déminer également côté étudiants, entrés massivement dans les cortèges mardi et le 5 février, la ministre recevra les cinq organisations représentatives, dont trois d'entre-elles (Unef, Fage, Confédération étudiante) avaient appelé à manifester mardi.
Les présidents d'universités demandent le report de la masterisation
Thème de la rencontre, à laquelle participera Martin Hirsch, nouveau haut commissaire à la Jeunesse: la réouverture, à la demande du chef de l'Etat, du chantier «vie étudiante», qui portera sur le logement étudiant, la vie culturelle et sportive dans les universités, l'accès au savoir des jeunes handicapés et les conditions sociales et de vie des étudiants. Pour autant, les étudiants ont déjà prévu de se réunir en coordination étudiante ce week-end à Rennes pour envisager une suite à la mobilisation. Ils protestent notamment contre les suppressions de postes à l'université à la rentrée 2009 et contre la «masterisation» de la formation des enseignants du premier et du second degré.