ENVIRONNEMENTSites industriels: un taux de mercure 20 fois supérieur au seuil de risque

Sites industriels: un taux de mercure 20 fois supérieur au seuil de risque

ENVIRONNEMENTUne association épingle six sites français produisant du chlore à base de mercure en forte dose, une substance très polluante...
MD avec agence

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Six sites industriels français, dont trois importants, continuent de produire du chlore à partir du mercure, une substance particulièrement toxique, selon un rapport présenté ce jeudi par la fédération France nature environnement. La FNE rappelle que «l'engagement international pris dans les années 1990 d'abandonner ce procédé a été reporté par la France de dix ans», jusqu'en 2019, au lieu de la date initialement arrêtée en 2010 et ce en dépit d'alternatives industrielles viables.


Or, la campagne de mesures effectuée par les auteurs du rapport témoigne de niveaux de mercure alarmants dans l'air pour deux des sites visités, celui d'Arkema à Jarrie, en Isère et celui de la Société des produits chimiques d'Harbonnières, dans la Somme. «Malheureusement, il n'y a pas de contrôle extérieur du taux de mercure, chaque site s'autocontrôle», explique Arnaud Gossement, porte-parole de FNE, à 20minutes.fr.


Pas une leçon mais une alerte


A Harbonnières, alors que la production de chlore est installée dans le village de 1.300 habitants et «au coeur des cultures agricoles», souligne l'un des auteurs, Marc Sénant, FNE a enregistré des taux de 400 à 600 nanogrammes/m3 tout au long de la mesure, avec des pics de rejets supérieurs à 1.000 ng/m3. Mais surtout, sur le site d'Arkema à Jarrie, en périphérie de Grenoble, les émissions ont atteint des pics à 20.000 ng/m3. «Ce taux de 20.000 ng est vingt fois supérieur au seuil de risque défini par l'Organisation mondiale de la santé pour une exposition chronique et plus de cent fois supérieur au seuil préconisé par l'Agence américaine d'enregistrement des substances toxiques», souligne Marc Sénant. «Nous ne voulons pas donner de leçon mais lancer l'alerte», insiste-t-il.


FNE est associée au réseau international «Ban Mercury working group» lancé aux Etats-Unis pour réclamer l'interdiction du mercure. «Nous avons tenu une campagne d'information qui s'est achevée en décembre mais nous voulions une réaction de la part du ministère qui nous a promis de prendre le dossier à bras le corps et de mettre en place des contrôles très prochainement», souligne le porte-parole de FNE à 20minutes.fr.