Cinq ans d'emprisonnement, dont quatre ans avec sursis et mise à l'épreuve, ont été requis ce vendredi à l'encontre d'un jeune homme de 16 ans, soupçonné d'avoir en 2007 poussé sous un manège de la Foire du trône le gardien de la paix Reynald Caron, mort de ses blessures.

Kevin est jugé pour «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur personne dépositaire de l'autorité publique». Jugé aux côtés d'un autre mineur, renvoyé lui uniquement pour «violences en réunion», il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.

Le drame s'est déroulé le 9 avril 2007, vers 21h. Une bagarre avait éclaté à l'entrée du manège «le Maxximum», à la Foire du trône. Des policiers s'étaient interposés, mais dans la bousculade Reynald Caron, 31 ans, avait été happé par la nacelle du manège. Les enquêteurs avaient estimé à l'époque que le policier avait sans doute été poussé.

Accident contre «mort injuste et volontaire»

Kevin, alors âgé de 15 ans, avait finalement été mis en examen. Aujourd'hui, selon son avocat, le prévenu reconnaît les faits. Il estime cependant que l'audience doit de déterminer le «lien de causalité entre les actes de Kevin et la mort du policier».

Selon le défenseur du jeune homme, lors de l'intervention des policiers, Reynald Caron avait essayé de ceinturer Kevin. Celui-ci se serait débattu, faisant perdre l'équilibre au gardien de la paix, et le faisant chuter dans «la zone dangereuse» du manège. C'est en se relevant que la victime aurait été mortellement heurtée par la nacelle.

Une version que réfute les collègue du policier.

«Ce n'était pas un simple accident. C'est une mort injuste et volontaire», dénonce le major Hubert Cahoreau. Car pour lui et ses collègues, Kevin a bien «projeté Reynald sous la nacelle».

«On aurait du mal à comprendre s'il ressortait libre...»

Selon lui, la bagarre a débuté car les jeunes gens cherchaient à resquiller et profiter des manèges sans payer. Des forains se seraient alors battus avec eux. Et Kevin, qui avait déjà «des antécédents» avec les policiers, aurait «jeté» sous le manège le policier qui essayait de le maîtriser. La major prévient: «on aurait du mal à comprendre s'il ressortait libre...»

Renvoyé devant le tribunal pour enfants, Kevin est jugé à huis clos. L'audience devrait s'achever ce vendredi dans la soirée, la décision finale est attendue dans la foulée, vendredi ou samedi.