PORTRAITRichard Descoings, l'homme aux «riches idées»

Richard Descoings, l'homme aux «riches idées»

PORTRAITA 50 ans, le directeur de Sciences-Po a été nommé à la tête d'une mission de «concertation» pour la réforme du lycée...
Le chef de l'Etat a annoncé le lancement d'une mission sur le lycée afin de mener à bien la réforme, reportée à la rentrée 2010 après les importantes manifestations à la fin de l'année dernière. Elle sera dirigée par Richard Descoings, directeur de l'Institut des études politiques (IEP) de Paris et connu pour sa politique d'élargissement de l'accès à "Sciences Po" à des lycéens de ZEP.
Le chef de l'Etat a annoncé le lancement d'une mission sur le lycée afin de mener à bien la réforme, reportée à la rentrée 2010 après les importantes manifestations à la fin de l'année dernière. Elle sera dirigée par Richard Descoings, directeur de l'Institut des études politiques (IEP) de Paris et connu pour sa politique d'élargissement de l'accès à "Sciences Po" à des lycéens de ZEP. - Pascal Pavani AFP/Archives
C. F. (avec agence)

C. F. (avec agence)

L'artisan de la discrimination positive à Sciences-Po, Richard Descoings, a été nommé ce lundi à la tête d'une «mission» de concertation pour la réforme des lycées. Un chantier délicat, sur lequel le gouvernement a dû reculer une première fois.


A 50 ans, cet homme brillant, inventif et séducteur dirige depuis 1996 l'Institut d'études politiques de Paris (IEP), qu'il s'efforce de moderniser et d'ouvrir aux classes défavorisées.


Une révolution dans l'univers des grandes écoles


Surnommé «Ritchie D.» («riches idées») par ses élèves, il prône «l'innovation en permanence». Il a ouvert l'école aux étrangers, créé d'autres Sciences-Po en province et créé en 2003 sa propre école de journalisme. Surtout, l'IEP, établissement d'élite, a amorcé une révolution dans l'univers des grandes écoles en s'associant à des lycées classés ZEP.


De nombreux élèves, victimes de leur classe sociale et de leur zone géographique, ont commencé à intégrer (par un concours d'entrée spécial) la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume. Une initiative qui fit couler beaucoup d'encre.


Contre le principe de «l'égalité républicaine»


Dans son livre, paru en 2007, «Sciences-Po, de la Courneuve à Shanghai» (L'IEP reçoit un nombre croissant d'étudiants de Chine et y envoie de plus en plus de ses étudiants), Descoings estime que «l'égalité formelle de traitement (dans l'éducation des jeunes) n'est pas la garantie de l'égalité des chances, et encore moins de la justice et de l'équité». Il s'en prend à cette «égalité républicaine qui permet d'exclure sans bruit et en toute bonne conscience les non-initiés».


Né le 23 juin 1958 à Paris, Richard Descoings suit le parcours classique des très bons élèves: Montaigne, Louis-le-Grand, Henri IV, Sciences-Po et l'ENA. A partir de 1986, il exerce plusieurs fonctions à Sciences-Po aux côtés d'Alain Lancelot, son prédécesseur et mentor avant de lui succéder.


Au-dessus des clivages politiques traditionnels


Parallèlement, il est rapporteur général de la commission d'accès aux documents administratifs (1988-1991), conseiller juridique du ministère de la Culture (1988-1989), collaborateur de Michel Charasse au ministère du Budget (1991-1992) puis responsable des questions budgétaires de l'Education nationale auprès de Jack Lang (1992-1993).


Egalement administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), Richard Descoings assure se placer au-dessus des clivages politiques traditionnels. En 2002 et 2007, son nom avait circulé pour entrer au gouvernement.