Coronavirus en Bretagne : « Il n’y a plus de commandes publiques »… Les travaux publics appellent à l’aide
ECONOMIE•La fédération des travaux publics a adressé un courrier à plus de 1.270 élus locaux afin de les inciter à relancer les appels d’offreCamille Allain
«Sans un soutien immédiat et massif à l’investissement local, le secteur des travaux publics court à la catastrophe ». Le président de la fédération bretonne des TP s’inquiète. Si son secteur a pu reprendre doucement avant même les mesures de déconfinement, François Coville s’alarme de voir que le carnet de commandes est désespérément vide en cette période d’épidémie du coronavirus. La FRTP a donc écrit un courrier à 1.270 élus bretons afin de les inciter à relancer les appels d’offres. Et d’offrir des perspectives à un secteur qui représente 500 entreprises et fait travailler environ 12.000 personnes en Bretagne.
A Rennes, le colossal chantier de la ligne B du métro a repris, preuve que les travaux peuvent se poursuivre même en période de crise sanitaire. Ici et là, les grues ont repris leur ballet aérien et les murs recommencent à monter dans le bâtiment. Mais après ? D’après la fédération bretonne, le nombre d’appels d’offres est en chute libre : moins 66 % depuis le début de l’épidémie de coronavirus.
« Nos entreprises attendent »
« Personne n’a demandé aux collectivités de tout stopper et de suspendre les appels d’offres. Or, c’est ce qui est en train de se passer sous nos yeux : il n’y a plus de commandes publiques en travaux. Nous assistons à un effondrement de la commande publique alors que les besoins en infrastructures restent plus que jamais d’actualité. Nous sommes mi-mai et rien ne repart : nos entreprises attendent », regrette François Coville, cité dans un communiqué.
Avec son courrier, sa fédération espère inciter les maires à repasser commande auprès de ses adhérents. Mais la tâche s’annonce délicate. D’abord parce que nombre de communes n’ont toujours pas de maire officiel et que des milliers de projets de travaux sont en stand-by, faute d’avoir reçu l’aval d’un conseil municipal.
Mais aussi parce que les finances des collectivités ne sont pas toutes au beau fixe. Le confinement provoque une chute des recettes des communes, départements et régions évaluée à environ cinq milliards d’euros en 2020 et 2021. Motif d’espoir pour la fédération des TP ? En Bretagne, les collectivités ont « un taux d’épargne brut moyen supérieur à 10 % et une capacité de désendettement bien plus dynamique » qu’au niveau national.