LOGEMENTCondamnation du DAL: Martin Hirsch demande à l'Etat de passer l'éponge

Condamnation du DAL: Martin Hirsch demande à l'Etat de passer l'éponge

LOGEMENTL'association a décidé de faire appel...
Avec agence

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Alors que la mort de trois SDF à Paris relance la polémique sur l'hébergement d'urgence, la condamnation de l'association Droit au logement (Dal) suscite un tollé à gauche et au sein de la majorité.


L'association a décidé de faire appel de sa condamnation à 12.000 euros d'amende pour avoir monté des tentes sur la voie publique à Paris, affirmant que n'importe quel sans-abri était désormais visé par ce jugement.


Boutin parle «d'ordre public»


La décision rendue lundi par le tribunal de police visait l'installation du 3 octobre au 15 décembre 2007 d'un campement de mal-logés rue de la Banque à Paris (IIe) par le Dal, accusé d'avoir «embarrassé la voie publique en y laissant des objets».


La ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, a estimé que la condamnation relevait de «questions d'ordre public». En revanche le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, a jugé qu'il n'était «pas normal» d'infliger une amende, conseillant à l'Etat de «passer l'éponge».


La Fondation Abbé Pierre, Emmaüs France et l'Association Emmaüs ont exprimé une même «consternation» devant cette amende, assortie d'une confiscation des tentes, cette seconde sanction ayant seule été infligée aux Enfants de Don Quichotte.


«130 familles relogées sur les 374 qui avaient campé»


Pour le PS, «l'Etat est plus prompt à saisir la justice qu'à apporter une réelle solution. Sur les 374 familles qui avaient campé, seules 130 ont à ce jour été relogées», relève Annick Lepetit, secrétaire nationale au logement.


Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), s'est quant à lui élevé contre «une décision politique absolument révoltante», ajoutant: «On préfère que les mal logés, les sans-logis aillent crever tranquillement dans le bois de Vincennes loin de nos yeux.»