La grève aux urgences ne fera «bien sûr aucun mort»
PROTESTATION•Le mouvement doit débuter le 1er décembre, à l'appel de l'Amuf de Patrick Pelloux...Julien Ménielle avec agence
L'Association des médecins urgentistes (Amuf) revient sur ses menaces. La grève «illimitée», qui doit débuter le 1er décembre, ne fera «bien sûr aucun mort», a déclaré son président, Patrick Pelloux. Il réagissait aux déclarations de Régis Garrigue, secrétaire général adjoint de l'association. Ce dernier avait déclaré ce mercredi que la grève, si elle était maintenue, provoquerait des «morts» de patients.
«Il va y avoir des morts, comme ça s'est déjà produit en Israël», lors d'une grève comparable, avait-il ajouté. Contacté par 20minutes.fr, Patrick Pelloux avait indiqué qu'il «n'aimait pas pas utiliser ce genre de termes», tout en estimant dans un premier temps que «ça pourrait en effet être le cas». Avant de se rétracter dans un entretien à l'AFP, asssurant que la grève ne ferait «bien sûr aucun mort».
Des économies sur le salaire des médecins
Patrick Pelloux explique que les revendications sont «les mêmes qu'en janvier dernier», puisque «les négociations n'ont jamais eu lieu». Il appelle à «définir ce qu'est le temps de travail des médecins». Le système actuel le définit en demi-journée, sans préciser sur le nombre d'heures impliquées.
«Nous avons découvert un document, transmis par la Mission nationale d'expertise et d'audits hospitaliers (MEAH) aux directeurs d'hôpitaux, explique l'urgentiste, qui explique comment ce système de rémunération permet d'économiser 26% sur le salaire des médecins». Et en septembre dernier, «on a diminué nos retraites de 30%», déplore-t-il.
Durcir le ton
«Cela fait des années qu'on respecte les assignations et les réquisitions lors des grèves, nous ne sommes plus crédibles, cette fois nous les refuserons», a déclaré Régis Garrigue en conférence de presse. Patrick Pelloux confirme: «Nous déposerons des recours pour réquisitions abusives afin d'éviter les ennuis.» En effet, quand les réquisitionnés ne répondent pas à l'appel, les gendarmes peuvent se rendre à leur domicile.
Le président de l'Amuf ne désespère pas de ne pas avoir besoin d'en arriver là. «Roselyne Bachelot va s'empresser de régler le conflit avant le 1er décembre», estime-t-il. Pourtant, le courrier qu'ils lui ont adressé, ainsi qu'à François Fillon début novembre, est resté sans réponse. «Mais on peut rêver, Barack Obama a bien été élu, tout est possible.»
Contacté par 20minutes.fr, le ministère de la Santé n'a pas encore réagi.