Les homicides sont en diminution depuis 1985
SOCIETE•Des chiffres qui contrarient l'idée d'un «retour de la violence»...Avec agence
Alors que l'Observatoire nationale de la délinquance publie ce mardi son étude annuelle sur les violences en France, une autre étude statistique constate «une baisse globale de 1985 à nos jours» des homicides. Menée par le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), et parue dans le dernier bulletin «Questions pénales», elle contrarie ainsi l'idée d'un «retour de la violence».
L'étude du sociologue Laurent Mucchielli (CNRS et Cesdip) s'appuie sur trois sources: l'Inserm qui recense chaque année les causes principales de décès, la statistique policière sur les «faits constatés» ayant fait l’objet d’un procès-verbal transmis au parquet et enfin la statistique judiciaire qui fournit des données sur les condamnations prononcées.
Le nombre de crimes baisse depuis le milieu des années 1980
Selon Laurent Mucchielli, «alors que s'est banalisée l'idée d'un “retour de la violence”, le nombre d'homicides perpétrés chaque année en France baisse en réalité depuis le milieu des années 1980».
Malgré des «différences de niveaux», «les trois sources convergent sur les tendances générales et dessinent, durant la période sous examen, un mouvement en deux temps: une hausse globale sur la période 1970-1984 suivie d'une baisse globale de 1985 à nos jours.»
La «période la moins meurtrière depuis le début du XIXe siècle»
Le taux d'homicide pour 100.000 habitants est passé de 2,9 en 1974 à 3,8 en 1979 pour dépasser les 5,5 en 1985 avant de retomber à 3,3 à la fin des années 1990 et 2,9 en 2007.
L'étude renvoie en outre à l'ouvrage récent du sociologue Nicolas Bourgoin* pour souligner que «la période actuelle est en réalité la moins meurtrière depuis le début du XIXe siècle». «Ce constat invite à une plus grande prudence celles et ceux qui, y compris parfois au sein du monde de la recherche, embrassent un peu vite l'air du temps et s'inquiètent d'une montée de la violence physique», conclut Laurent Mucchielli.
*«Les chiffres du crime. Statistique criminelle et contrôle social 1825-2006, L'Harmattan, 2008)