L'affaire des écoutes de l'Elysée en dates
CHRONOLOGIE•Retour sur les principales étapes de l'un des grands scandales de la présidence de François Mitterrand...Avec agence
Voici les principales étapes de l'affaire des écoutes de l'Elysée, l'un des grands scandales de la présidence de François Mitterrand:
28 août 1982: Après l'attentat de la rue des Rosiers (9 août) et l'arrestation le même jour de trois Irlandais à Vincennes soupçonnés d'activités terroristes, François Mitterrand crée à l'Elysée une cellule de coordination de la lutte contre le terrorisme, confiée au chef commandant Christian Prouteau, ex-chef du GIGN.
4 et 12 mars 1993: «Libération» révèle que des écoutes de la cellule et des demandes d'écoutes visaient avocats, journalistes et personnalités de janvier 1983 à mars 1986. Il apparaît alors que la cellule s'est rapidement comportée en officine de police privée du président. L'actrice Carole Bouquet, le journaliste Edwy Plenel ou l'écrivain Jean-Edern Hallier, susceptible de révéler l'existence de Mazarine Pingeot, ont été écoutés.
19 mars: Le parquet de Paris ouvre deux informations judiciaires contre X à la suite de plaintes.
1er décembre: La Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) invoque le secret défense.
9 déc 1994: Mises en examen «pour atteinte à l'intimité de la vie privée» de Gilles Ménage, ancien directeur de cabinet de Mitterrand, du préfet Christian Prouteau, ancien chef de la cellule, du général de gendarmerie Jean-Louis Esquivié, de l'ancien commissaire de police Pierre-Yves Gilleron et du capitaine de gendarmerie Pierre-Yves Guézou qui se suicide quelques jours plus tard.
18 mars 1995: «Le Point» publie une liste de 1.348 personnes fichées par la cellule de 1983 à 1986.
Début novembre: Mise en examen de Louis Schweitzer, ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius à Matignon.
9 janvier 1997: Mise en examen de Michel Delebarre, ex-directeur de cabinet de Pierre Mauroy à Matignon, et du capitaine Paul Barril, ex-numéro 2 de la cellule.
19 février: Plusieurs dizaines de classeurs d'archives de la cellule découverts dans un garage loué par Christian Prouteau à Plaisir (Yvelines).
3 avril: S'appuyant sur ces archives, «Le Monde» affirme que Mitterrand était directement impliqué.
27 mai: la CNCIS autorise la levée du secret défense.
5 juin: Prouteau mis en examen pour l'affaire des classeurs d'archives.
22 mai 1998: Le général Pierre-Eugène Charroy, commandant du Groupement interministériel de contrôle (GIC) est mis en examen.
3 juin: Lionel Jospin lève le secret-défense pour les personnes mises en cause et sur les documents saisis.
7 janvier 1999: Prouteau, poursuivi pour «recel de documents présentant un caractère de secret de la défense nationale», est relaxé dans l'affaire des archives de Plaisir.
23 novembre 2004: Au tribunal qui juge l'affaire depuis le 15, Prouteau assure que Mitterrand a ordonné d'écouter Edwy Plénel.
9 novembre 2005: Prouteau est condamné à huit mois d'emprisonnement avec sursis et 5.000 euros d'amende, Ménage à 6 mois avec sursis et 5.000 euros d'amende, Schweitzer et Delebarre sont coupables mais dispensés de peine, Barril est condamné à 6 mois avec sursis et 5.000 euros d'amende, le général Charroy est relaxé. Le tribunal met l'indemnisation des victimes à la charge de l'Etat. Seul Barril fait appel.
13 mars 2007: La cour d'appel confirme la peine de Barril et met l'indemnisation à la charge personnelle des prévenus car ils ont commis une faute «détachable du service de l'Etat».
27 mars: Sept des prévenus forment un pourvoi en cassation.
30 septembre 2008: La Cour de cassation confirme les condamnations des sept prévenus qui avaient formé un pourvoi.