SCANDALEUne société d'ArcelorMittal soupçonnée de trafic de déchets toxiques

Une société d'ArcelorMittal soupçonnée de trafic de déchets toxiques

SCANDALESollac Dunkerque aurait «blanchi» des millions de tonnes de produits cancérigènes entre 1993 et 2004...
J.M. avec agence

J.M. avec agence

Alors qu’ArcelorMittal annonce un plan d’économies incluant des réductions d’effectifs, une société sidérurgique du groupe est soupçonnée d'avoir «blanchi» des millions de tonnes de déchets toxiques entre 1993 et 2004.


Sollac Dunkerque fait l’objet d’une information judiciaire pour «corruption, concussion, faux et usages de faux documents administratifs et exportation non-déclarée pour élimination dans l'Union européenne de déchets nuisibles».


L’affaire impliquerait plusieurs sociétés ainsi qu’un courtier portuaire et un agent des douanes, aujourd'hui à la retraite. Mais «personne n'est encore entendu ou mis en examen», a déclaré à l'AFP le procureur de Dunkerque, Jean-Philippe Joubert.


Blanchiment de déchets et arnaque à la TIPP


Sollac déclarait vendre son fioul «naphtaliné», un produit toxique et cancérigène issu du nettoyage des installations du sidérurgiste, à une société de traitement des déchets pétroliers basée en Seine-Maritime.


En réalité, il était «vendu et convoyé en Belgique où il terminait son cycle comme carburant pour les super-tankers», affirme mercredi «La Voix du Nord». Pour le quotidien, «les sommes en jeux sont de l'ordre de plusieurs millions d'euros».


Déclaré comme fioul domestique, le produit aurait en outre permis des remboursements de TIPP (taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers) par l'Etat.


Une enquête des douanes datant de 2005


Le procureur de Dunkerque précise que «ce sont les douanes qui ont dénoncé les faits» à la justice en juin 2008, après une enquête interne menée entre 2004 et 2005.


La direction régionale des douanes de Dunkerque nie toute «volonté de passer l'enquête sous silence ».


C'est la prudence qui justifierait sa lenteur à alerter la justice: «On ne transmet pas un dossier aux autorités judiciaires à la légère. Le simple fait de s'assurer qu'il y a fraude, ça peut prendre énormément de temps.»