Bodein joue la carte de l'innocence

Bodein joue la carte de l'innocence

Veste et chemise à carreaux, pantalon noir et coiffure soignée. C'est un Pierre Bodein calme qui a pris place dans le box des accusés de la cour d'assises du Haut-Rhin, hier matin à Colmar. Alors qu'il fait son entrée dans une salle silencieuse, une ...
A Strasbourg, Philippe Wendling-  ©2008 20 minutes

A Strasbourg, Philippe Wendling- ©2008 20 minutes

Veste et chemise à carreaux, pantalon noir et coiffure soignée. C'est un Pierre Bodein calme qui a pris place dans le box des accusés de la cour d'assises du Haut-Rhin, hier matin à Colmar. Alors qu'il fait son entrée dans une salle silencieuse, une femme lâche à son voisin : « Il me fait froid dans le dos. » A la demande de la présidente du tribunal, l'accusé décline ensuite sans broncher son identité. Lors de son procès en première instance, il n'avait pu se retenir d'ajouter à sa présentation qu'il était « innocent » des meurtres de Jeanne-Marie Kegelin (10 ans), Julie Scharsch (14 ans) et Hedwige Vallée (38 ans). Trois homicides perpétrés en 2004, pour lesquels il va comparaître en appel jusqu'au 3 octobre. En juillet 2007, il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de trente ans.

Devant les juges, « Pierrot le fou » ne peut pas s'empêcher de hocher la tête à l'évocation des témoins qui se succéderont à la barre, ni de trier des coupures de presse qu'il a accumulées dans une imposante pochette verte. « Il est comme d'habitude, estime Arnaud Fried­rich, avocat des proches d'Hedwige Vallée. Il est obséquieux et content de revenir sur le devant de la scène, ce qui est insupportable pour nous, victimes. » Même analyse du côté de Thierry Moser, défenseur de la famille Scharsch. « Bodein va essayer de tromper ses juges, explique-t-il. En 2007, il a joué l'innocent et il va recommencer en prétextant une défectuosité des expertises. Je ne m'attends pas à une once de repentir de sa part mais à une défense combative pour se disculper. »