POLITIQUESarkozy veut éviter le syndrôme du PS ce week-end

Sarkozy veut éviter le syndrôme du PS ce week-end

POLITIQUEIl reçoit ce vendredi les trois ministres candidats en Ile de France pour les mettre en garde. Tensions et rivalités pourraient mettre en péril l’unité gouvernementale...
L'UMP veut profiter du week-end de Pâques pour lancer une opération, baptisée "convaincre ensemble", afin d'inciter les indécis à voter pour Nicolas Sarkozy, son candidat à l'élection présidentielle.
L'UMP veut profiter du week-end de Pâques pour lancer une opération, baptisée "convaincre ensemble", afin d'inciter les indécis à voter pour Nicolas Sarkozy, son candidat à l'élection présidentielle. - Bertrand Guay AFP/Archives
Valérie Zoydo

Valérie Zoydo

C’est encore Nicolas Sarkozy qui s’y colle. Pour éviter que l’université d’été de l’UMP à Royan (ce 5, 6 et 7 septembre) ne soit le théâtre de querelles internes, le chef de l’Etat a préféré prendre les devants. Il reçoit ce vendredi les trois candidats rivaux aux élections régionales Roger Karoutchi, Yves Jégo et Valérie Pécresse pour les mettre en garde. Depuis quelques semaines, les trois ministres s’affrontent et s’envoient des piques par médias interposés. «Il veut éviter le syndrôme PS à l’université d’été de l’UMP. L’ambiance de cette rentrée est très tendue», explique à 20minutes.fr un cadre de l’UMP. Et de poursuivre : «Il ne faudrait pas que des supporters d’un candidat aillent siffler le discours de l’autre camp lors d’un atelier à Royan». «Il ne veut pas que ces rivalités nuisent à l’unité gouvernementale» explique un autre cadre de l’UMP, qui préfère lui aussi rester anonyme.


Ambiance de campagne malsaine


A l’UMP, on s’accorde à dire que l’ambiance de la campagne devient malsaine. «Depuis un certain nombre de semaines, des mensonges sur chacun des adversaires circulent dans la presse», explique ce dernier. Selon lui, les tensions sont surtout vives entre Roger Karoutchi et Valérie Pécresse. Ainsi, le sécrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement n’aurait pas apprécié que la ministre de l’enseignement supérieur mette en avant le fait d’être mère de famille. Un membre de l’UMP explique de son côté que « les fichiers de l’UMP n’ont été donnés qu’à Karoutchi et Pécresse». Et de déplorer, «on ne garantit pas une élection équitable».«Les rivalités sont du niveau d’une cour d’école. C’est dommage que l’on ne parle pas davantage des idées » a confié un proche d’Yves Jégo à 20minutes.fr


En attendant, le «superviseur» nommé en Ile-de-France, Christian Estrosi, ne risque pas de chômer. Car chacun des trois ministres s’estime être le plus légitime à cette place et revendique de près ou de loin le soutien du Président.


«Rends-toi incontournable»


Ainsi, Roger Karoutchi, chef de l’opposition depuis dix ans au conseil régional, fidèle de Sarkozy de longue date, affirme s’être longtemps préparé au poste de président de région. «Nicolas Sarkozy m’a dit : “trace ton chemin”. Je me suis toujours battu contre la gauche, jamais contre les miens. La droite ne pourra l’emporter que rassemblée», rapporte le Monde dans l’édition de ce vendredi. Cependant, Nicolas Sarkozy aurait également conseillé à Yves Jégo : «Rends-toi incontournable, fonce pour les régionales» rapporte un proche à l’UMP. Yves Jégo, Sarkozyste lui aussi, revendique son expérience d’élu local en Ile de France.


Quant à Valérie Pécresse, certains se plaisent à croire qu’elle serait soutenue par Nicolas Sarkozy. Pourquoi? Elle est la seule chiraquienne parmi les trois adversaires. «Nicolas Sarkozy veut apaiser les conflits avec les chiraquiens après s’être réconcilié cet été avec Jacques Chirac», explique un élu de l’UMP en Ile de France. Difficile donc de savoir quel candidat obtient les faveurs de l’Elysée. «Son choix se portera sur celui ou celle qui sera le mieux placé pour battre la gauche», conclut un proche d’Yves Jégo.