Nadine Morano et Christine Boutin s'opposent sur la légalisation des «mères porteuses»
FAMILLE•La secrétaire d'Etat à la Famille s'étonne de la «surprise» de la ministre du Logement...Avec agence
Polémique au gouvernement entre la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano et la ministre du Logement Christine Boutin. Cette dernière a lancé une pétition contre la légalisation de la «gestation pour autrui» telle que l'a préconisée mercredi un groupe de travail du Sénat. Christine Boutin avait notamment qualifié de «surprenants» les propos de la secrétaire d'Etat qui s'est dite prête à porter l'enfant de sa fille si celle-ci souffrait d'une malformation utérine.
Sur RTL, Morano a tancé sa consœur, «passionnée», mais qui «en même temps apporte beaucoup de confusion parce que le Sénat est très précis dans ses conditions». «Je le redis: si ma fille était atteinte d'une malformation utérine et qu'elle pourrait devenir mère, et qu'à cause de cette malformation elle ne peut pas porter son propre enfant, et bien je le porterais», a-t-elle poursuivi.
«La mère porteuse n'intervient que pour porter, donc il n'y pas de confusion de filiation», a-t-elle jugé.
Christine Boutin, fervente catholique, avait déclaré ne pas pouvoir «imaginer que Mme Morano, en charge de la Famille, n'ait pas envisagé les conséquences familiales, psychologiques et éthiques, de son acceptation du principe de pouvoir être la mère de ses propres petits-enfants».
«Je ne donne pas à Mme Boutin le monopole des convictions religieuses», a également répliqué Nadine Morano. Dans La Croix, elle avait affirmé «avoir la foi» : «Je le dis très sincèrement, c’est important pour moi. J’ai besoin de prier. Mais cela m’appartient».
Le député Jean-Marc Nesme a également trouvé les déclarations de Morano «intempestives», «provocatrices». Et sommé François Fillon de «démentir sa secrétaire d’Etat». Mais l’UMP, par la voix de l'un de ses porte-parole, Frédéric Lefebvre, a estimé que la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, est «parfaitement dans son rôle, même si tout le monde n'est pas obligé d'être de son avis, lorsqu'elle souhaite “un débat éclairé et sans tabou”».
«Comme tout ce qui touche à l'éthique, cette question, et c'est bien normal, suscite parfois de vives réactions. Ces débats doivent pourtant se dérouler dans la sérénité et le respect des positions de chacun dans la perspective de la révision des lois sur la bioéthique», selon Lefebvre.