Infirmières bulgares : Claude Guéant s’explique

Infirmières bulgares : Claude Guéant s’explique

ENQUETE PARLEMENTAIRE – Il réitère la version officielle selon laquelle il n’y a pas eu de contreparties à leur libération...

Il persiste et signe. Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a répété jeudi devant la commission d'enquête parlementaire sur la Libye qu'il n'y avait «pas eu de contreparties» à la libération des soignants bulgares. Une thèse officielle qui avait été démentie par le fils du dirigeant libyen, Seif el-Islam.


«La France n'a pas conclu le moindre contrat pendant les négociations» et «n'a pas échangé» la libération des infirmières «contre des perspectives de coopérations» ultérieures, a-t-il ajouté. «Le seul terrain sur lequel nous avons accepté de répondre à la Libye c'est sur le terrain humanitaire», a-t-il avancé, en faisant allusion au soutien à l'hôpital de Benghazi.


Le rôle capital de Cécilia Sarkozy


Le secrétaire général de l'Elysée a indiqué que c'est Cécilia Sarkozy qui avait obtenu en Libye, le 23 juillet, dans un entretien «en tête à tête» avec le colonel Kadhafi un premier «accord de principe, résigné, du bout des lèvres» de celui-ci pour la libération.


Selon Claude Guéant, Cécilia Sarkozy avait, avant d'obtenir l'accord pour la libération des infirmières, «beaucoup insisté» sur le fait que «son image serait améliorée» avec un geste de libération et sur «la possibilité d'avoir des rapports avec la France».


Un ultimatum lancé aux Libyens


Mais «cette décision de principe» a eu «du mal à se mettre en œuvre» ensuite. Dans la nuit du 23 au 24, les négociateurs avaient rejoint l'avion de la présidence française et fixé «une sorte d'ultimatum» aux autorités libyennes, a raconté Claude Guéant.


Une relation bilatérale privilégiée


A la question de pourquoi l'UE n'avait pas été informée de sa première visite à Tripoli, le 12 juillet, le proche conseiller de Nicolas Sarkozy a expliqué: «nous avons eu clairement le sentiment que nos interlocuteurs souhaitaient nouer avec nous une relation bilatérale et que ce serait diminuer nos chances de succès que de venir trop nombreux en rendant confuse notre démarche».


Il a aussi évoqué brièvement le rôle du Qatar. Kadhafi avait «le souci de conserver des relations non dégradées avec le monde arabe et notamment le Qatar», a dit Claude Guéant, qui a toutefois assuré ne pouvoir dire exactement quel rôle il avait joué.


Après la libération des soignants, la France et l'UE avaient remercié le Qatar, sans plus de précisions. Selon des spéculations jamais confirmées, l'émirat aurait financé l'indemnisation des familles des enfants que les infirmières étaient accusées d'avoir contaminé avec le virus du sida.